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Atque animum patriæ strinxit pietatis imago.

Tum sic effatur:

Spondeo digna tuis ingentibus omnia cœptis.
Namque erit ista mihi genetrix, nomenque Creüsæ
Solum defuerit ; nec partum gratia talem

Parva manet, casus factum quicumque sequentur.
Per caput hoc juro, per quod pater antè solebat ;
Quæ tibi polliceor reduci rebusque secundis,
Hæc eadem matrique tuæ generique manebunt. ·

Sic ait illacrymans: humero simul exuit ensem Auratum, mirâ quem fecerat arte Lycaon Gnosius, atque habilem vaginâ aptârat eburnâ. Dat Niso Mnestheus pellem horrentisque leonis Exuvias: galeam fidus permutat Aletes.

Protinus armati incedunt; quos omnis euntes
Primorum manus ad portas juvenumque senumque
Prosequitur votis: nec non et pulcher Iulus,
Ante annos animumque gerens curamque virilem,
Multa patri portanda dabat mandata; sed auræ

>> Fort de ce doux espoir, je marche sans effroi,
» Et chéris un péril qui n'expose que moi. >>
Il dit, et les Troyens laissent couler leurs larmes ;
Mais Ascagne surtout, partageant ses alarmes,
N'entend pas sans pleurer ses touchans entretiens,
Et les regrets d'un fils renouvellent les siens :

«Eh bien, dès ce moment je l'adopte pour mère;
» Oui, je deviens son fils, et tu deviens mon frère:
» Eh! qui peut trop chérir la mère d'un tel fils!
>> Tout ce que les Troyens par ma voix t'ont promis,
>> Tout ce que je réserve à ton retour prospère,
» J'en jure par mes jours, par qui juroit mon père,
» Ne dépend plus du sort : quel que soit le succès,
» Ta mère, tous les tiens sont sûrs de mes bienfaits. »
Il dit, et de ses pleurs baigne son beau visage,
Lui donne son épée, ingénieux ouvrage,
Dont le fourreau d'ivoire et l'acier brillant d'or
De l'art de Lycaon s'embellissent encor.
D'un lion dépouillé de sa large fourrure
Mnesthée offre à Nisus la sauvage parure;
Et, pour son jeune front, Alète en l'embrassant
Détache avec plaisir son casque éblouissant.
Ils partent, revêtus de leurs brillantes armes.

De leurs vœux, de leurs cris, de leurs touchantes larmes,
Les femmes, les vieillards, les chefs et les soldats,

Aux portes de la ville accompagnent leurs pas.
D'Ascagne cependant la précoce prudence,
Devançant les leçons, l'âge, l'expérience,

III.

17

Omnia discerpunt, et nubibus irrita donant.

Egressi superant fossas, noctisque per umbram
Castra inimica petunt, multis tamen antè futuri
Exitio. Passim somno vinoque per herbam
Corpora fusa vident; arrectos littore currus,
Inter lora rotasque viros; simul arma jacere,
Vina simul. Prior Hyrtacides sic ore locutus :
Euryale, audendum dextrâ : nunc ipsa vocat res.
Hàc iter est : tu, ne qua manus se attollere nobis
A tergo possit, custodi, et consule longè.
Hæc ego vasta dabo, et lato te limite ducam.

Sic memorat, vocemque premit : simul ense superbum Rhamnetem aggreditur, qui fortè tapetibus altis

Exstructus toto proflabat pectore somnum:

Rex idem, et regi Turno gratissimus augur;

Sed non augurio potuit depellere pestem.

Tres juxtà famulos temerè inter tela jacentes,

Armigerumque Remi premit, aurigamque sub ipsis

A son père envoyoit mille avis importans :

Vain espoir! ses discours sont le jouet des vents.

Ils sortent; des fossés ils passent la barrière,
Dans l'ombre de la nuit poursuivent leur carrière;
Vers le camp qui sommeille ils dirigent leurs pas:
Mais combien d'ennemis immolés par leurs bras
Vont marquer leur passage et leurs traces sanglantes!
Parmi les traits, les chars, et les rênes pendantes,
Les vases renversés et les vins répandus,

Les soldats au hasard sommeillorent étendus.
<< Cher ami! dit Nisus, voici l'heure propice,
» Faisons sur notre route un sanglant sacrifice;
» Voici notre chemin. De ce camp endormi
» Prends garde que soudain un perfide ennemi
» Ne fonde sur nos pas; et, prudent sentinelle,
>> lci de tous côtés jette un regard fidèle;

» Moi, sur leurs corps sanglans je te fraie un chemin. »
Il dit, se tait, s'élance, et, le glaive à la main,
Perce le fier Rhamnès. Sur la pourpre opulente
Des carreaux que pressoit sa mollesse indolente
Le fier Rhamnès, bercé par des songes trompeurs,
Du sommeil à grand bruit exhaloit les vapeurs :
Le bandeau du pontife et celui du monarque
De son double pouvoir offroient la double marque.
Turnus le consultoit; mais son savoir divin

Lut tout dans l'avenir, excepté son destin.
Parmi les chars oisifs et les rênes traînantes

Trois des siens sommeilloient sur ces plaines sanglantes:

Nactus equis, ferroque secat pendentia colla.

Tum caput ipsi aufert domino, truncumque relinquit

Sanguine singultantem: atro tepefacta cruore

Terra torique madent. Nec non Lamyrumque, Lamumque,

Et juvenem Serranum, illâ qui plurima nocte
Luserat, insignis facie, multoque jacebat
Membra deo victus: felix si protinus illum

Æquasset nocti ludum, in lucemque tulisset!
Impastus ceu plena leo per ovilia turbans,
Suadet enim vesana fames, manditque trahitque

Molle pecus, mutumque metu; fremit ore cruento.

Nec minor Euryali cædes: incensus et ipse Perfurit, ac multam in medio sine nomine plebem, Fadumque, Herbesumque subit, Rhoetumque, Abarimque, Ignaros; Rhoetum vigilantem et cuncta videntem,

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