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rais, rue des trois Pauillons, a esté de tous les traitez qui se sont faits iusques à présent, dont il s'est enrichy au point qu'outre les grandes despences et auantages qu'il a faits à ses enfans, ayant donné à sa dernière fille huict cens mille liures en mariage, il a fait faire son bastiment qui luy couste plus de quatre cens mille liures, et a achepté vne charge huict cens mille liures, sans compter sa maison de Paris, ses beaux meubles et plusieurs autres biens qu'il possède, montant six fois plus que ce qui est cy-dessus.

Macquars, son commis, demeure proche de luy.

La Forests, son nepueu, demeure aux Marais, rue Sainct-Anastaze.

Doublet', qui a fait toutes les maltotes du Clergé et le retranchement de cinq grosses Fermes, demeure aux Marais près Bordier.

Ses associez, entr'autres, sont du Mas, qui demeure rue Beaubourg; Margonne, près ledit Bordier;

[Raincy], par vne insolence sans exemple, mais qui mériteroit, pour l'exemple, qu'on le logeast à Montfaucon, qui en est tout proche. >>

La vérité toute nue, etc. [4007].

« Ce deuxiesme au nez boutonné

Et de rubis damasquiné,

Est de Bordier la géniture

Et d'vn Chandelier la facture.

Son père fut de tous mestiers,

Et parmy les maletostiers
A tenu la première place.

C'est comme il s'est de biens farcy,
Tesmoin l'insolent Raincy.

De ce fils la plus grande gloire

Est de manger et de bien boire. »

Le Parlement burlesque de Pontoise, etc. [2701].

* Il est sous le nom de Telbuod, anagramme de Doublet, un des per

sonnages de la Farce des courtisans de Pluton, etc. [1372].

La Magne [Lumagne?], demeurant rue des Rosiers; Gargan', demeurant rue du Temple, près la rue Chappon.

Le Vasseur, l'aisné, loge aux Marais, près la rue SainctLouys.

De Bordeaux, qui a iadis fait banqueroute et demeure à présent rue des Francs Bourgeois, a aussi esté de tous les traitez, et possède des biens immenses dont la Déclaration seroit trop longue.

Maillet, son confident et associé, et qui a traité du sol pour liure et des taxes des ayses sur les Tailles, a eu pour associez, outre ledit de Bordeaux, entr'autres les cyaprès nommez, sçavoir: deffunct Galand, dont la veufue est à présent remariée, demeurante près l'Eschelle du

Il figure dans le récit du Grippemenaud de la cour, etc. [1519]. Seul de tous les intendants des finances, il compta au cardinal Mazarin les vingt mille livres que celui-ci leur demandait.

2

«< Vn de Bordeaux qui, pour n'en auoir pas du tout tant (que Bretonvilliers), ne doit pas estre accusé de négligence, puisqu'il a tousiours esté beaucoup plus ardent et plus hardy que luy pour en acquérir. »

La vérité toute nue, etc. [4007].

<< Bordeaux, race de partisan,

De malices grand artisan. »

Le Parlement burlesque de Pontoise, etc. [2701].

3 « Vn Galland qui, estant fils d'vn paysan de Chasteau-Landon, s'est fait si riche en peu d'années, qu'vn Président au Mortier n'a pas eu honte d'espouser sa vefve. »

La vérité toute nue, etc. [4007].

Le Parlement burlesque de Pontoise va nous apprendre quel était ce président au mortier:

« Coigneux, ce petit arrogant,
Des foux le plus extrauagant,
Qui son cours a fait à l'Escole
De la Durier, où l'on bricole;
Et pour éuiter pauureté,

A la Galland il s'est frotté. >>

Pour l'intelligence complète de ce passage, il faut voir les Lamentations

de la Durié de Saint-Cloud, etc. [1800].

Temple, dans vn Palais magnifique que ledit deffunct a fait bastir, et possède plusieurs belles Terres aux Champs, rentes constituées et argent monnoyé.

Le Camus1, son beau-frère, qui demeure rue SainctAuoye, près ladite Eschelle du Temple, a fait bastir vne superbe maison à Colombe, qui luy reuiendra à plus de cent mille escus, et possède plusieurs autres grands biens, quoy qu'il ne soit que fils d'vn Notaire.

De Mons, commis dudit Galand, à présent Greffier du Conseil, et qui demeuroit, il y a six mois, en la rue du Temple, d'où il est deslogé pour esuiter le pillage de sa maison, et est allé demeurer en la cousture SaincteCatherine, près des Iesuistes, et se fait appeler Vicomte d'Andreselle, qui est vne terre considérable qu'il a acquis depuis peu, outre sondit Office, qui luy couste quatre cens mille liures, sans compter plusieurs autres biens qu'il possède, tant en rentes constituées que immeubles et argent contant, quoy qu'il n'ayt espousé que la fille du plombier de la Pome, dont il n'a eu que dix ou douze mille liures en mariage, et qu'il ne soit que fils d'vn ouurier en soye de Tours.

Ce de Mons et ledit Camus sont associez au retranchement des gages et droits de tous les Officiers de France, traité des taxes du droit Royal, confirmation d'hérédité, Offices quatriennaux, taxes d'aysez sur les entrées de Paris et plusieurs autres traitez.

Picard2, fils d'vn cordonnier, qui depuis a esté Thrésorier des parties casuelles, a esté intéressé auec ledit

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<< Vn le Camus qui, estant venu de rien et ayant au moins six enfants, a laissé au moins vn million de liures à chacun. »

La vérité toute nue, etc. [4007].

2 C'est le Dracip de la Farce des courtisans de Pluton, etc. [1372].

Catelan, de Mons, Galand, Le Camus et autres en tous les traitez cy-dessus, outre plusieurs qu'il a faits. Il demeure au Marais, rue du Grand-Chantier, près les EnfantsRouges, et prend le titre de Marquis de Dampierre, dont il a fait acquisition, outre plusieurs biens qu'il possède.

Bonneau1, petit-fils d'vn ouurier en soye de Tours, a esté de toutes les maltotes, et est à présent Fermier des Gabelles, auec les nommez Merault, Rolland, Quentin, de Richebourg et Aubert, lequel Aubert a esté lacquais, et nonobstant cette noble compagnie de Gabeleurs aux despens des deniers du Roy acquiert des Marquisats et autres Terres considérables par les voleries qu'ils font sur lesdites Gabelles et sur les taxes sur les Officiers d'icelle, dont ils se sont faits Partisans, mesmes sur les rentes de la Ville qu'ils ont fait retrancher, et en ont fait consommer le fonds iusques à plus de vingt-cinq ou trente millions depuis dix ans.

Marin'est fils d'vn Paysan de Bourgogne; et entr'autres traitez qu'il a faits, il a eu celuy de la suppression des droits aliénez sur les Tailles et Gabelles en 1644, qui a ruiné tous les Officiers du Royaume et autres particuliers intéressez en ces affaires, pour enrichir vne douzaine d'autres qui y auoient intérest, entr'autres ledit Cornuel Intendant et son frère, ledit deffunct du

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Voyez les Entretiens de Bonneau, de Catelan et de La Raillière, etc. [1248]. Dans les Moyens infaillibles pour faire périr le cardinal Mazarin, etc. [2517], Bonneau est dénoncé parmi les personnes qui doivent de l'argent au cardinal ou ont de ses meubles en dépôt. Il est nommé enfin dans le Qu'as-tu vu de la cour? etc. [2941].

2 « L'on a trouué à Paris dans yn Couuent de Religieux plusieurs papiers de conséquence, appartenant au nommé Marin, cy-deuant Thrésorier du marc d'or, parmy lesquels il y en a beaucoup concernant les traittez et partis des gages retranchez des Officiers et d'autres sortes de monopoles. » Le Courrier françois, etc. [830], 5o arrivée.

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Vouldy, d'Alibert, deffunct Boyer, qui a laissé ses enfans riches de plus d'vn million à chascun, lesdits Bonneau, dont l'vn, qui est mort, a laissé à chascun de ses enfans plus d'vn million, ledit deffunct Galand, qui est mort riche de plus de six millions de liures, et n'a point laissé d'enfans, son bien ayant esté partagé entre sa veufue et son frère.

Deffunct Camus, qui demeuroit derrière Sainct-Leu, a laissé à ses enfans, au nombre de neuf, plus de quatre cens mille escus chascun, et auoit pour intéressez en sa part ses deux fils aisnez, dont l'vn est à présent Controlleur Général des Finances, et l'autre est mort et a laissé à sa veufue plus de cent mille liures de rente d'acquisitions par luy faites, laquelle, après auoir vescu en veufve Gaillarde pendant six ou sept ans, s'est enfin remariée depuis peu; et a esté, ledit Camus et ses fils, intéressez en toutes les fermes et traitez qui ont esté faits pendant sa vie.

De Mery [d'Esmery]', pendant son Intendance, Controlle Général et sur Intendance, a pris des pots-de-vin et des pensions, fait rembourser des rentes sur diuers prétextes, a diuerty et destourné les deniers du Roy pour les appliquer à son profit, comme il paroist en ce que depuis quinze à vingt ans il a despensé plus de trois cens mille liures par an, fait de grandes et considérables ac

'Les pamphlétaires de la Fronde ont souvent parlé de d'Emery; mais il suffira de citer l'Auertissement très-important et très-vtile au public touchant le retour du sieur d'Émery, etc. [462], les vers Sur le bonhomme d'Emery, dans les Diuerses pièces sur les colonnes et piliers des maltotiers, etc. [1161], et la Farce des courtisans de Pluton, etc. [1372], où d'Émery s'appelle Yremed'.

« Le mercredi, troisiesme [février], fut trouué de la vaisselle d'argent et quantité de meubles appartenant à d'Emery, cy-deuant surintendant des finances..., lesquels ont esté saisis de l'Ordonnance de Messieurs de la Cour de Parlement. »

Le Courrier françois, etc. [830], 3a arrivée..

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