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ALMANACHS ROYAUX

Grand choix d'Almanachs royaux reliés en veau ou en maroquin.

ALMANACHS DE GOTHA
Assortiment d'années séparées.

ARMORIAL DE D'HOZIER Nombreuses généalogies. Extraites de l'Armorial général. 10 vol. in-fol. avec blasons.

BULLETIN DU BIBLIOPHILE Années et numéros séparés du Bulletin du bibliophile, publié par J. Techener.

BULLETIN DU BOUQUINISTE Numéros séparés et années complètes du Bulletin du bouquiniste de 1857 à 1880.

REVUE DES DEUX MONDES

Environ 1500 numéros de la Revue des Deux Mondes, de 1836 à 1880.

EX LIBRIS

Choix d'Ex-libris gravés anciens et modernes.

VIGNETTES-ESTAMPES

Portraits anciens et modernes, vignettes, cartes, plafis, vues de villes, églises et monuments de Paris et des environs.

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Sous-chef de la section historique aux Archives nationales, à Paris. Paris, librairie D. Dumoulin et Cie et chez J. Martin., 1 vol. grand in-8 jésus, contenant 600 gravures et 2 chromolithographies: 20 fr.

Bien connu de toutes les personnes qui s'occupent de sciences, M. Demay, un savant modeste et laborieux, l'est beaucoup moins des gens du monde, qui l'apprécieront lorsque ce volume passera sous leurs yeux : il a mis au service de tous sa science et sa profonde érudition; être savant est déjà un mérite, savoir communiquer la science est beaucoup plus difficile. Attaché par ses fonctions à une branche de l'érudition dont le nom même est inconnu à un grand nombre de personnes, l'auteur s'est proposé de mettre ses connaissances spéciales à la portée de tous, des gens du monde comme des étudiants, les érudits eux-mêmes retrouveront avec les règles de la sphragistique, les types les plus variés et les plus originaux, qu'on rencontrerait difficilement réunis en aussi grand nombre, à moins de compulser les Archives nationales, ce qu'on n'a pas toujours ni le temps ni la facilité de faire.

L'ouvrage se divise en deux parties bien distinctes les sceaux et le costume. Pour être complet et logique, avant de montrer ce qu'on pouvait trouver dans les sceaux, ce qui n'avait pas été tenté jusqu'ici, l'histoire du costume, il était indispensable de donner quelques notions de sigillographie; c'est ce que l'auteur a fait dans son introduction. Il y décrit les sceaux, leur matière,

leur forme, leur couleur, leur dimension, leurs rapports avec les actes il termine par expliquer brièvement ce que sont les matrices des sceaux. Abordant l'objet de son livre, l'histoire du costume étudié dans les sceaux, sujet qui n'avait jamais été traité à ce point de vue, M. Demay passe en revue le costume des rois, - des dames, chevaleresque (de guerre ou d'apparat), type héraldique (origines du blason et son application) — de chasse, de maires et d'échevins-le type naval - le costume sacerdotal. le type divin (les trois personnes divines), les Anges, la Vierge, les Saints.

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Cette dernière partie de l'ouvrage est un vrai traité d'iconographie chrétienne, s'appuyant sur les sceaux, dont la représentation, accompagnant le texte, vient l'expliquer et fournir des exemples de sujets curieux et connus seulement de quelques privilégiés.

Les saints figurent à leur ordre alphabétique et beaucoup avec leur caractéristique, les sujets sont aussi variés que bien choisis et exécutés avec une exactitude telle, qu'elle donne aux monuments le cachet de leur époque.

Les deux cents pages consacrées à ce sujet ne sont pas les moins intéressantes de ce curieux volume.

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Les détails abondent les éperons qui ne comptent que pour un bien minime détail dans un sceau équestre, dont la dimention est déjà petite, sont représentés dans les figures 127 à 141, et nous en montrent les types différentiels. Les figures 142 à 177 consacrées aux épées sont assez finement exécutées sur les sceaux pour que leur reproduction puisse permettre de faire voir la grande variété qui existait dans ces objets malgré la tenuité de l'image, grâce au fini de l'exécution.

Par ces exemples on voit avec quelle minutie M. Demay a traité son sujet. Nous sommes loin de lui en faire un reproche, au contraire. Si nous nous permettons les simples observations qui suivent, c'est sans esprit de critique, sans intention surtout, d'en montrer à notre maître. « Le chef de l'amict, dit l'auteur, retombe quelquefois de manière à simuler un capuchon. >> Les figures 329 et 347 représentent l'amict simple et ramené en avant pour ne pas gêner les fanons de la mitre. L'amict est une véritable coiffure, le prêtre en le prenant le pose un instant sur sa

tête et récite une prière liturgique où se trouvent ces paroles : impone, Domine, capiti meo galeam salutis, selon l'expression de saint Paul. Autrefois, à Paris, dans la cathédrale, et jusqu'au commencement de ce siècle, le prêtre montait à l'autel, l'amict sur la tête, le rabatait à la préface, et ne se recouvrait qu'après la communion. Cette coutume s'accomodait mal avec l'usage des perruques et des calottes, qui faillit provoquer des schismes dans l'église. Aujourd'hui les religieux de certains ordres seuls, les dominicains en particulier, les clers in majoribus, le jour de leur ordination, ont conservé cet usage conformément au cérémonial. Guillaume Durand, évêque de Mende au XIIIe siècle, dans son Rational des divins offices, a traité avec détail ce sujet qui prête aux développements et auquel nous renvoyons le lecteur qui désirerait connaître l'esprit de l'église.

A propos de l'aube, M. Demay serait peut-être un peu embarrassé d'indiquer une règle qui prescrit de fendre les manches étroites et justes au poignet pour laisser passer les mains, elles sont toujours droites et larges assez pour pouvoir les mettre pardessus le vêtement de dessous, la soutane par exemple. Il ne lui serait pas plus facile de justifier que « la jupe descend sur les pieds en trois groupes de plis en long, l'un devant au milieu, et les deux autres sur les côtés. » Cette phrase s'explique dans les monuments, mais n'est pas une règle, comme on pourrait le supposer. Les sculpteurs du moyen âge, aussi bien que les graveurs, ont traité largement les statues qu'ils exécutaient, le manque d'étude de l'anatomie se fait parfois sentir, mais les draperies sont toujours traitées avec entente; des plis symétriquement distribués eussent fait mauvais effet, il était naturel de les ramener sur les côtés et d'en réserver au milieu ce qui était nécessaire pour faciliter les mouvements, la marche et surtout les genuflexions : aller au delà serait, ce semble, exagérer.

Un mot à propos de la crosse qui calmera les scrupules de M. Demay, s'étonnant de trouver en désaccord les liturgistes et les graveurs. La règle liturgique est celle-ci : les évêques, lorsqu'ils officient tournent la volute vers le peuple; les abbés, au contraire, vers eux, par cette raison que la juridiction épiscopale s'exerce au dehors sur leur diocèse en entier, et que celle des abbés ne s'étend point au delà des limites de leur monastère.

Maintenant sans supposer les graveurs ignorants, ils ont traité le plus souvent leur sujet plutôt au point de vue artistique qu'envisagé sous celui de la liturgie; ajoutez à cela que les abbés, les abbés mitrés s'entend, n'ont pas été fâchés de ressembler un peu par ce côté aux évêques, et puis cette concession coulait, si peu, et faisait tant de plaisir aux clients, que l'artiste a bien pu laisser dormir de la règle ce qu'il était censé ignorer: quand on prend du galon on n'en saurait trop prendre. Par ce temps d'égalité on trouverait peut-être encore de ces empiètements clandestins. Et puis, pour tout dire, certains liturgistes, gens d'imagination, ont avancé des faits qui ne sont pas toujours justifiés. Il y en a qui ont voulu établir, à propos de la crosse, cette distinction : seul l'évêque dans son diocèse, le métropolitain dans sa province, en signe de juridiction, tournent la crosse de leur bàton pastoral vers le peuple; hors ces cas, la crosse est tournée en dedans. Jugement trop sévère et qui contredit la parole de l'Apôtre : « L'Esprit saint a établi les évêques pour gouverner l'Église de Dieu. » Durand de Mende a donné la signification du bâton pastoral dans un vers latin, que M. Demay a commenté en tête de l'article crosse : attrahe per primum, medio rege, punge per imum.

Il faut donc admettre de la part de certains liturgistes, comme le fait remarquer l'auteur du Costume par les sceaux des exagérations, qui ne sont pas admises par les auteurs les plus autorisés, ainsi de prétendre que la déviation de l'axe du choeur avec celui de la nef est le symbole de la mort du Christ, la traduction en pierre du passage de la passion : et inclinato capite expiravit, qui n'est pas générale et, s'explique d'ailleurs, parfaitement par le plus ou moins de temps employé à la construction de l'édifice et pendant lequel le plan primitif a été plus ou moins modifié selon les circonstances; cette même raison est la meilleure réponse à opposer à ceux qui avancent que les métropoles seules ont le droit. d'avoir leurs deux tours ou clochers pareils, ce qui n'est arrivé que quand on les a construit simultanément.

Revenons au Costume au moyen âge d'après les sceaux et restons-en là du procès à intenter aux liturgistes téméraires. On trouve par ci par là dans le texte quelques mots savants, bien capables d'embarrasser les gens du monde qui ne sont pas familiarisés en général avec les termes du moyen-âge, je n'en citerai

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