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nom qu'il porte luy est commun, comme le sang et le cœur, avec la plus commune populace de.... et qu'il n'a point d'alliance recommandable que par sa mère seulement, fille d'vn Mareschal de France qui estoit vn athée et le principal de ces ministres qui déprauèrent les mœurs du duc d'Alençon et d'Aniou, frère de Henry III, qu'ils portèrent à vouloir régner par force et par citadelles sur les Flamans et Brabançons qui l'auoient appelé, reçu et déclaré leur prince légitime. Il s'est donné à Monsieur le Duc d'Orléans qui l'a fait Mareschal de Camp et gouuerneur de...; et ces bienfaits sont des marques qu'il a fort peu seruy S. A. R. si ce n'est que la iugeant capable de quelque ialousie des exploits de Monsieur le Prince, il trauersa ses desseins au siége de Thionuille en donnant passage à des troupes qui entrèrent dans la ville pour la défendre.

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Il est venu à cette guerre contre sa patrie avec l'espérance d'vne proye infaillible. Il a ruiné tous les lieux où il a passé. Il a assiégé Brie-Comte-Robert qui a esté défendue par son gouuerneur avec tous les témoignages d'vne valeur et d'vne générosité singulières; mais comme la place n'estoit pas tenable sans vn puissant et présent secours, il fallut la rendre par composition. Il l'accorda pour esuiter la perte des siens et promit de laisser sortir les soldats assiégés et de conseruer les biens des bourgeois et l'honneur de leurs femmes et de leurs filles; mais il faussa cette fidélité que les Turcs mesmes ne rompent que rarement et iamais sans prétexte. Les soldats parisiens furent fouillés, puis battus, puis despouillés, puis tués pour la pluspart et retenus captifs.

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Diray ie le reste? et si ie le dis, où pourray ie prendre des couleurs assez noires? Il en fut de mesme, MONSEIGNEUR, de tout ce qui fut promis pour les bourgeois; mais il en fut pis que dans vne ville prise de force et emportée d'assaut où le général, pour peu qu'il soit homme, pour peu qu'il soit humain, pour peu qu'il ne soit pas diable, ne donne qu'vne ou deux ou trois heures de temps au plus pour le pillage; mais le pillage dure encore; et i'appréhende de dire le reste; mais il faut que ie dise tout afin que tout le monde sçache la cause du tonnerre qui gronde et qui va tomber sur ce chef criminel et sur celuy de tous ses complices. Comme il est ordinaire quand il arriue quelqu'orage ou quelque lauasse, que ceux qui sont dans la campagne, cherchent l'abri de quelqu'arbre, et que moins il s'en rencontre, plus il s'y trouue de gens, il en a esté de mesme dans la pauure ville de Brie. Les nobles qui n'auoient point de maisons fortes, les laboureurs et enfin tout ce qu'il y auoit de familles éparses dans la campagne, s'y estoit retiré. La ville rendue, les femmes et les filles et parmi elles plusieurs damoiselles ioignirent à la seureté de la Capitulation et la parole d'vn gentilhomme l'azyle des Églises. Cet azyle fut violé, comme si ce n'eust pas esté assez pour ces troupes enragées d'auoir violé l'article des biens qu'ils pillèrent. Ils forcèrent les Pasteurs et les Prestres de leur ouurir la porte de cette sacrée bergerie. Ces pillards et ces paillards partagèrent ces pauures brebis confusément, sans espargner mesme les aigneaux de lait qu'ils ont fait mourir et expirer sous des tourmens que la nature défend aux bestes féroces et qu'elles n'ont iamais practiqués. Des Damoiselles de condition sont escheues par sort aux plus infâmes qui leur ont osté les

moyens de se défaire et d'aller porter iusques au ciel dans des mains sanglantes cette saincte virginité que les lois de Dieu et de l'honneur les obligent de garder plus chèrement que leur vie qu'il ne leur est permis de perdre volontairement que pour la conseruation de ce trézor.

Il m'est tantôt échappé de dire que ce misérable Cardinal, cet opprobre de l'Église, ce destructeur d'églises, cet ennemy de tous les Chrestiens, tiroit sa naissance des ennemis et des bourreaux de Iésus Christ. Il me sera bien aisé de le prouuer quoique ie ne puisse pas donner tous les dégrés de cette sanguinaire extraction. Ie l'ay appris dans nos maisons religieuses d'Italie où le bruit de sa fortune prodigieuse rappella presqu'aussi soudainement la mémoire de ses ancestres chez ceux qui estoient de son pays, qui m'ont asseuré qu'il estoit né à Palerme de Pierre Mazarin, marchand de chappelets, qui changea de pays par banqueroute et par la force du destin et de la malédiction des Iuifs qui portent la peine de leur péché par toutes les nations de la terre où ils seruent, horsmis en France où les bonnes lois sont renuersées et les meschans esleués en fortune à proportion de leurs crimes et de l'esloignement de leur pays. Les pères de ce Pierre estoient de la ville de Mazarini en Sicile où ils abiurèrent la profession du Iudaïsme; et, se voyant sans surnom dans vne religion nouuelle, ils prirent celui de la ville de leur naissance sous lequel ils furent baptisez.. Il y en a encore beaucoup qui portent ce nom en Sicile, qui sont ou Barqueroles ou Tauerniers ou Bandis. Ie n'en cognois point de banqueroutier que le père des deux Éminences auxquelles se doibt estaindre cette branche masculine, seule noble de cette maison.... Il a remarié

son père à vne dame de la maison des Vrsins pour tascher à tirer de cette alliance des héritiers qui fussent plus considérables par leurs parens; mais il en est arriué comme de l'accouplement des animaux de diuerses espèces qui n'engendrent point ou qui n'enfantent que des monstres. Toute cette ample succession et cette partie de la couronne du feu roy dont il s'est veu l'vn des principaux héritiers, ces deniers transportés par diuerses flottes en Italie, doiuent passer pour la plus grande partie après lui à Manzini, voyer et l'vn des moindres citadins de Rome, son beau frère duquel il esleuoit le fils à Paris dans vn éclat pareil à celui des enfans de France. Il auoit la chambre de Monsieur le Prince de Conty au collége de Clermont, sa chaire dans les classes; et rien ne faisoit la différence de ce prince phantastique à cet autre effectif sinon qu'il receuoit plus d'honneurs et qu'il estoit autrement suiuy, seruy et meublé....

Plaintes dv Carnaval et de la foire SaintGermain, en vers burlesques [2794] '.

(19 février 1649.)

Vien-çà, ma petite belote;
Approche-toy, muse falote,
Chère Maistresse de Scaron,
Qui n'aimes pas l'air fanfaron
Dont se chantent les funérailles

Des Héros morts dans les batailles;

' Naudé donne à cette pièce le troisième rang parmi celles « dont on peut faire estime. »

Et quoy que nous nous préparions
A donner quelques horions
Sur les oreilles Polonoises,
Alemandes, Basques, Françoises,
Et celles généralement

Que condamne le Parlement,
le ne veux maintenant descrire
Que des choses qui feront rire,
Sur la feste du Carnaual
Troublée par vn Cardinal.

La veille de l'Epiphanie,
Où d'vne plaisante manie
Dont l'usage a fait vne loy,
Chacun veut crier : le Roy boy!
Lorsque tout le monde en gogaille
Ne songe qu'à faire ripaille,
Lorsqu'vn enfant est ordonné

Pour dire Foebe Domine,

:

Départant à toute la troupe
Du pain qui fait vuider la coupe,
Et qui fait des Roys dans le vin,
Qui sont suiets le lendemain,
Payant auec la bonne chère
Leur monarchie imaginaire,

Carnaual, le Dieu des Ioueurs,
Amoureux, Gourmands et Beuueurs,
Et des amateurs de la dance,
Qui vient tousiours après la Pance,
Pensoit chommer, comme autresfois,
La gaillarde feste des Roys,

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la coustume ancienne
Feroit aussi chommer la sienne,
Iusqu'à celle du Mardy gras,
Où l'on crèue de bons repas,
Parmy les ieux des Bacchanales

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