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Hæc ubi dicta dedit Phoebi longæva sacerdos :

Sed jam age, carpe viam, et susceptum perfice munus

Acceleremus, ait, Cyclopum educta caminis

Moenia conspicio, atque adverso fornice portas,
Hæc ubi nos præcepta jubent deponere dona.

Dixerat ; et pariter, gressi per opaca viarum, Corripiunt spatium medium, foribusque propinquant. Occupat Æneas aditum, corpusque recenti Spargit aquâ, ramumque adverso in limine figit.

His demum exactis, perfecto munere divæ,
Devenêre locos lætos, et amoena vireta
Fortunatorum nemorum, sedesque beatas.
Largior hîc campos æther et lumine vestit
Purpureo; solemque suum, sua sidera, norunt.
Pars in gramineis exercent membra palæstris;
Contendunt ludo, et fulvâ luctantur arenâ;
Pars pedibus plaudunt choreas, et carmina dicunt.
Nec non Threïcius longâ cum veste sacerdos
Obloquitur numeris septem discrimina vocum :

>> Tous ces profanateurs des liens légitimes;

>> Tout ce qui fut coupable, et jouit de ses crimes. » Non, quand j'aurois cent voix, je ne pourrois jamais >> Dire tous ces tourmens, compter tous ces forfaits. >> Mais c'est trop de discours; ranime ton courage, >> Suis-moi : je vois d'ici ce magnifique ouvrage, >> Ce palais de Pluton, noble rival des cieux, » Et du dieu de Lemnos chef-d'œuvre audacieux. » Voici bientôt la porte où la branche divine >> Doit par sa riche offrande apaiser Proserpine. » Elle dit; et tous deux par des sentiers obscurs Ils poursuivent leur route, et marchent vers ces murs. Le héros, le premier, touche au bout de sa course, Se baigne en des flots purs tout récens de leur source, Et suspend son hommage au palais de Pluton.

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Ils avancent: au lieu de l'ardent Phlégéthon
Et des rocs que rouloit son onde impétueuse,
Des vergers odorans l'ombre voluptueuse,
Les prés délicieux et les bocages frais,

Tout dit : Voici les lieux de l'éternelle paix!

Ces beaux lieux ont leur ciel, leur soleil, leurs étoiles;
Là, de plus belles nuits éclaircissent leurs voiles;
Là, pour favoriser ces douces régions,

Vous diriez que le ciel a choisi ses rayons.

Tantôt ce peuple heureux, sur les herbes naissantes,
Exerce, en se jouant, des luttes innocentes;
Tantôt leurs pieds légers, sur de rians gazons,
Bondissent en cadence au doux bruit des chansons.

Jamque eadem digitis, jam pectine pulsat eburno. Hic genus antiquum Teucri, pulcherrima proles, Magnanimi heroës, nati melioribus annis,

Ilusque, Assaracusque, et Troja Dardanus auctor.
Arma procul currusque virûm miratur inanes.
Stant terrâ defixæ hastæ, passimque soluti

Per campos pascuntur equi. Quæ gratia currûm
Armorumque fuit vivis, quæ cura nitentes
Pascere equos, eadem sequitur tellure repostos.
Conspicit ecce alios dextrâ lævâque per herbam
Vescentes, lætumque choro Pæana canentes,
Inter odoratum lauri nemus, unde supernè
Plurimus Eridani per silvam volvitur amnis.
Hic manus, ob patriam pugnando vulnera passi,
Quique sacerdotes casti dum vita manebat,

Quique pii vates et Phoebo digna locuti,

Inventas aut qui vitam excoluêre per artes,

Quique suî memores alios fecêre merendo :
Omnibus his niveâ cinguntur tempora vittâ.

D'autres touchent la lyre; à leur tête est Orphée,
Tel qu'il charma jadis les sommets du Riphée :
Son luth harmonieux, qu'accompagne sa voix,
Ou frémit sous l'archet, ou parle sous ses doigts:
L'œil suit les plis mouvans de sa robe flottante;
L'oreille est suspendue à sa lyre touchante;
Et, sur sept fils divins où résonnent sept tons,
Son doigt léger parcourt l'intervalle des sons.
Là, brillent réunis dans des scènes champêtres
Les héros des Troyens, leurs princes, leurs ancêtres ;
Tous, conservant les goûts dont ils furent épris,
Dans ce séjour de paix offrent aux yeux surpris
Des ombres retraçant les scènes de la guerre.
Ici, des javelots enfoncés dans la terre;
Là, des coursiers sur l'herbe errans paisiblement,
Des armes et des chars le noble amusement,
Ont suivi ces guerriers sur cet heureux rivage,
Et de la vie encore ils embrassent l'image.
Du tranquille bonheur qui règne dans ces lieux
Une scène plus douce attire encor ses yeux.
Plusieurs, couchés en paix sur l'épaisseur des herbes,
Où l'Éridan divin roule ses eaux superbes,
Sous l'ombrage odorant des lauriers toujours verts,
Joignent leurs douces voix au doux charme des vers.
Là, règnent les vertus; là, sont ces cœurs sublimes,
Héros de la patrie ou ses nobles victimes;

Les prêtres qui n'ont point profané les autels;
Ceux dont les chants divins instruisoient les mortels;

Quos circumfusos sic est affata sibylla,

Musæum ante omnes, medium nam plurima turba
Hunc habet, atque humeris exstantem suspicit altis:
Dicite, felices animæ, tuque, optime vates;
Quæ regio Anchisen, quis habet locus? illius ergò
Venimus, et magnos Erebi tranavimus amnes.
Atque huic responsum paucis ita reddidit heros :
Nulli certa domus; lucis habitamus opacis,
Riparumque toros et prata recentia rivis

Incolimus sed vos, si fert ita corde voluntas,

Hoc superate jugum ; et facili jam tramite sistam. Dixit, et antè tulit

gressum, camposque nitentes Desuper ostentat: dehinc summa cacumina linquunt.

At pater Anchises penitùs convalle virenti Inclusas animas, superumque ad lumen ituras, Lustrabat studio recolens; omnemque suorum Fortè recensebat numerum, carosque nepotes, Fataque, fortunasque virûm, moresque, manusque. Isque ubi tendentem adversum per gramina vidit Ænean, alacris palmas utrasqee tetendit; Effusæque genis lacrymæ ; et vox excidit ore:

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