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» Sur son char triomphant, la féconde Cybèle
>> Contemple avec orgueil une race aussi belle,
» Et dans ses petits-fils embrasse autant de dieux,
>> Tous buvant le nectar, tous habitans des cieux.

>> Tourne les yeux : ce peuple où tes destins prétendent, >> Ces fiers Romains, regarde, ils sont là qui t'attendent. » Voilà César, voilà ces héros triomphans,

>> Du noble sang d'Iule innombrables enfans.
>> Mais celui que le ciel promit par cent oracles,
>> Pour qui seront les dieux prodigues de miracles,
» Le second des Césars, le premier des humains,
» C'est Auguste : c'est lui dont les puissantes mains
» Rendront au Latium, heureux par son génie,
» Ce brillant âge d'or de l'antique Ausonie;
» Et le noir Garamante, et l'Africain brûlant,
» Et l'Atlas qui soutient le ciel étincelant,

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>> Les lieux où le jour meurt, où l'aurore commence, Ajoutent leur empire à son empire immense;

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» Et son char, loin du cercle où Phébus fait son tour,

» Atteindra des climats que n'atteint pas le jour.

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Déjà, de l'avenir perçant la nuit profonde,

» Les oracles sacrés le promettent au monde;

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Déjà les froides mers des peuples caspiens,

» Et les vastes marais des champs méotiens,

>> Et le Nil aux sept bras dont l'Égypte se vante,
» Au bruit de ce grand nom frémissent d'épouvante.
>> Non, Hercule, vainqueur de ses fameux rivaux,
» Dont la terre vengée admira les travaux,

Nec, qui pampineis victor juga flectit habenis,
Liber, agens celso Nysæ de vertice tigres.

Et dubitamus adhuc virtutem extendere factis?

Aut metus Ausoniâ prohibet consistere terrâ?
Quis procul ille autem ramis insignis olivæ,
Sacra ferens? nosco crines incanaque menta
Regis Romani, primus qui legibus urbem
Fundabit, Curibus parvis et paupere terrâ
Missus in imperium magnum: cui deinde subibit
Otia qui rumpet patriæ residesque movebit

Tullus in arma viros, et jam desueta triumphis

Agmina quem juxta sequitur jactantior Ancus,

:

Nunc quoque jam nimiùm gaudens popularibus auris. Vis et Tarquinios reges, animamque superbam Ultoris Bruti, fascesque videre receptos?

Consulis imperinm hic primus sævasque secures

Accipiet; natosque pater, nova bella moventes,

» Hercule triomphant du monstre d'Érymanthe, » Qui de Lerne à ses pieds foula l'hydre écumante, » Dont la flèche atteignit la biche aux pieds d'airain; » Non, le dieu de Nysa, qui sut plier au frein >> Des tigres asservis à ses mains souveraines, >> Qui, de festons de pampre entrelaçant leurs rênes, » Jusqu'aux portes du jour a fait voler son char, » N'ont point vu tant de lieux qu'en a conquis César. >> Le monde nous attend, et ton grand cœur balance! » Et l'Ausonie encor n'est pas sous ta puissance! » Mais quel noble vieillard paroît dans le lointain, >> L'olivier sur le front, l'encensoir à la main? » A cette barbe blanche, à ce maintien auguste » Je reconnois Numa, prêtre saint et roi juste, » Qui, créateur du culte et fondateur des lois, » Passa d'un toit obscur dans le palais des rois. » Mais de l'art des combats il négligea la gloire : » L'aigle oublia son vol, et Rome la victoire. » Sors, ô brave Tullus! sors de ce long repos; » Le dieu de Romulus veut revoir ses drapeaux. » Vois Ancus, que déjà l'ambition dévore,

>> Flattant tous ces Romains qui ne sont pas encore; >> Vois ces Tarquins si fiers, ces tyrans des Romains, >> Et Brutus arrachant les faisceaux de leurs mains; >> Brutus, des saintes lois vengeur inexorable, >> Le premier tient en main la hache redoutable; » Des Romains le premier il affermit les droits,

» Et gouverne en consul où commandoient des rois :

Ad poenam pulchrâ pro libertate vocabit.
Infelix! utcumque ferent ea facta minores,
Vincet amor patriæ, laudumque immensa cupido.
Quin Decios, Drusosque procul, sævumque securi
Adspice Torquatum, et referentem signa Camillum.
Illæ autem, paribus quas fulgere cernis in armis,
Concordes animæ nunc, et dum nocte prementur,
Heu! quantum inter se bellum, si limina vitæ
Attigerint, quantas acies stragemque ciebunt,
Aggeribus socer Alpinis atque arce Monoci
Descendens, gener adversis instructus Eois!
Ne, pueri, ne tanta animis assuescite bella;
Neu patriæ validas in viscera vertite vires.
Tuque prior, tu, parce, genus qui ducis olympo:
Projice tela manu, sanguis meus.

Ille triumphatâ Capitolia ad alta Corintho Victor aget currum, cæsis insignis Achivis. Eruet ille Argos, Agamemnoniasque Mycenas,

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:

» Mais contre son pays sa famille conspire;
» Ses deux fils au tyran veulent rendre l'empire
>> Tous deux sont immolés. O père malheureux!
Quoi que
doivent un jour en penser nos neveux,
» La nature gémit, mais la gloire est plus fortė;
» Le père en lui se tait, et le Romain l'emporte.
>> Tu marches sur ses pas, sévère Torquatus;
>> Et Rome en frémissant admire vos vertus.
>> Regarde ces Drusus s'élançant vers la gloire,
>> Ces Décius mourant pour vivre en la mémoire;
>> Et Camille aux Gaulois vaincus de toutes parts
» Arrachant nos drapeaux, et sauvant nós remparts.
» Puisse l'étranger seul exciter nos alarmes !

>> Vois-tu ces deux guerriers couverts des mêmes armes ? >> Tous deux s'aiment encor dans cet heureux séjour; >> Mais que d'affreux combats ils livreront un jour!

» Du roc sacré d'Alcide et de la Ligurie

» Le beau-père descend, enflammé de furie;
» Le gendre joint l'Asie à ses nobles Romains :
» Malheureux! désarmez vos parricides mains;
>> C'est notre sang, hélas ! que vous allez répandre.
» Et toi, mon fils, tu dois cet exemple à ton gendre;
» Il est beau de le suivre, et grand de le donner :
» Fils des dieux, c'est à tói, César, de pardonner!

>> Celui-ci (sur son front quelle gloire est empreinte!)

>> A son char triomphant enchaînera Corinthe.

>>

Digne du sang de Troie, et digne de son nom,

>> Cet autre détruira les murs d'Agamemnon :

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