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RAS

+RASSAILLIR (ra-sa-llir,

veau.

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RAS

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1483

mouillées), v. a. magnifique de cette grande ville [Tyr], FÉN. Tel. | Rassembler les débris d'un parti. Combien de fois
Il se conjugue comme assaillir. Assaillir de nou-1. Les Grecs faisaient grand cas du paon; mais ce ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule
HIST. XV S. Et puis on fist faire des eschielles de son plumage, BUFF. Ois. t. IV, p. 48. || 3° Satis- Évang. St Luc, XIII, 34. Mais du discours enfin l'har-
n'était que pour rassasier leurs yeux de la beauté rassemble ses petits sous ses ailes! SACI, Bible,
plus longues et des martiaux de fer pour les rassail-faire jusqu'à la satiété, jusqu'au dégoût. On le rassa-
lir, P. DE FENIN, 1420. || xv s. Ainsi de mille et sia de bonne chère. || Fig. On le rassasia de fêtes, de les forêts épars, BOIL. Art p. iv. Et quel fâcheux
mille flots voutez, Qui rassailloient la nef de tous musique. || Absolument. Même beauté, tant soit ex- démon, durant les nuits entières, Rassemble ici les
monieuse adresse.... Rassembla les humains dans
costez.... RONS. 609
ETYM. Re..., et assaillir; ital. rassalire,
quise, Rassasie et soule à la fin, LA FONT. Pâté. Ce chats de toutes les gouttières, 1D. Sat. vi Laissons
RASSASIANT, ANTE (ra-sa-zi-an, an-t'), adj. qui rassasie, J. J. ROUSS. Em. v. || Rassasier quel- l'homme n'est pas assez pure pour convoquer au
n'est pas tant la possession que l'assujettissement les cloches rassembler les fidèles; car la voix de
Qui rassasie. Viandes rassasiantes.
RASSASIÉ, ÉE (ra-sa-zi-é, ée), part. passé de ras- prophète Jérémie, parlant de ce divin Sauveur heur, CHATEAUBR. Génie, IV, 1, 4. || Rassembler des
qu'un de dégoûts, d'opprobres, l'en accabler. Le pied des autels le repentir, l'innocence et le mal-
sasier. 1° Qui a mangé suffisamment pour apaiser et de ses souffrances, se servait d'une expression troupes, les mettre en corps d'armée. Pendant que
sa faim. Quand une nation a un certain nombre de bien propre et bien énergique, savoir qu'il serait le conquérant suédois rassemble de nouvelles for-
bons ouvrages, tout ce qu'on lui donne au delà fait rassasié, BOURDAL. Exhort. sur le soufflet donné à ces, BOSS. Anne de Gonz. Les Coréens, dit-on, ras-
l'effet d'un second service qu'on présente à des con-J. C. t. 1, p. 504. On veut qu'il soit rassasié du pain semblaient une armée, VOLT. Orph. 1, 1. || Il se dit
vives rassasiés, VOLT. Lett. d'Argental, 17 janv. de l'ignominie et de la coupe de l'opprobre, J. J. aussi des choses. Rassembler ses livres, ses hardes.
1765. Alphonse, rassasié de miel, se remit gaiement ROUSS. 4o dial. || 4° Se rassasier, v. réf. Contenter Le cabinet de M. Adanson, où il a rassemblé les pro-
en route, GENLIS, Veill. du chât. t. II, p. 12, dans sa faim. Cet affamé ne pouvait se rassasier. || 5° Fig. ductions les plus rares du Sénégal, BUFF. Quad up.
POUGENS. | Fig. Malheur à ceux qui rient et qui sont | Se donner pleine satisfaction en quelque désir ou
rassasiés, MASS. Carême, Dang. des prosp. || 2° Fig. passion. Venez, rassasiez-vous, grands de la terre; pente. Remettre dans leur état des pièces qui étaient
Dont les désirs sont satisfaits. Un philosophe vous saisissez-vous, si vous pouvez, de ce fantôme de démontées. Démonter les pièces d'une charpente, et
t. v, p. 436. || 3° Terme de menuiserie et de char-
dira en vain que vous devez être rassasié d'années gloire, à l'exemple de ces grands hommes que vous après les rassembler. || 4° Fig. Mettre ensemble, en
et de jours, BOSS. le Tell. Leurs cœurs sont rassasies admirez, BOSS. Louis de Bourbon. ....Quand mon parlant de choses intellectuelles ou morales. J'ai su
de la vérité et de la vertu, FEN. Tél. xIx. Rassasié âme, à soi-même rendue, Vient se rassasier d'une dans mes écrits, docte, enjoué, sublime, Rassembler
de gloire et comblé de biens et d'honneurs, le ma- si chère vue, Je n'ai pour tout accueil que des fré- en moi Perse, Horace et Juvénal, Vers mis au bas
réchal de Villars désira de joindre à toutes ses di- missements, RAC. Phèdre, III, 5. Ces trois person-d'un portrait de Boileau. Le ciel s'est fait sans doute
gnites le titre de notre confrère, D'ALEMB. Élog. duc nes, charmées de se voir réunies après une si longue une joie inhumaine A rassembler sur moi tous les
de Villars 3° Qui éprouve la satiété, le dégoût.absence, ne peuvent se rassasier du plaisir de s'en traits de sa haine, RAC. Iphig. 11, . Tout ce que,
Tout ce qu'on dit de trop est fade et rebutant; donner des marques, LESAGE, Diable boit. 8. || Se dans un cœur sensible et généreux, L'amour au
L'esprit rassasié le rejette à l'instant, BOIL. Art p. I. satisfaire en quelque chose jusqu'à la satiété. Ton désespoir peut rassembler d'affreux, ID. Bérén. 11, 3.
Je suis rassasié de disputer et de quereller, J. J. système se vérifie très-bien ici; les deux sexes ga-Mais enfin je commence, après tant de traverses,
ROUSS. Lett. sur la législat. de la Corse, lett. 3. gnent de toutes manières à se donner des travaux Madame, à rassembler vos excuses diverses, ID. Mi-
Rassasié de chagrins, etc. qui en est accablé, et des amusements différents qui les empêchent de thr. 1, 3. Le cœur humain rassemble souvent la po-
etc. Rassasiés de trouble et fatigués d'orages, VOLT.
Scyth. 1, 5. L'homme vit un jour sur la terre Entre
se rassasier l'un de l'autre, J. J. ROUSS. Hél. VI, 5.
la mort et la douleur; Rassasié de sa misère, Il puis pas de merveiller [de m'étonner].... BENOIT, II, || Rassembler ses idées, réunir toutes les idées qu'on
HIST. XII S. Par fei! fait il, resazier Ne me sentiments de la religion, voOLT. Louis XIV, 12.
litique, l'ambition, les faiblesses de l'amour, les
tombe enfin comme la fleur, LAMART. Méditations, 7296. || XII s. Aussi comme se ce fust d'eve qui is-a d'un objet. || Rassembler ses forces, mettre en ac-
I, 30.
RASSASIEMENT (ra-sa-zi-man), s. m. || 1° Etat Psautier, f° 93. Fols se fait en toi herbregier; Cuers manége. Rassembler un cheval, le mettre ensemble,
sist de parfont puis, il les rassazia plenteïvement, tion tout ce qu'on a de force morale. || 5° Terme de
d'une personne rassasiée pour avoir mangé pleine- [le cœur ne s'i peut rassasier, les Vers du monde. agir simultanément des mains et des jambes, de
ment. Le rassasiement dépassé cause le dégoût. xv s. Tholomée Philadelphe, lequel fu homme manière que le cheval, s'asseyant sur les hanches,
2 Fig. Se dit de l'âme qui éprouve ce qu'éprouve de grant estude, et plus ama livres que autres quel- ait le devant plus libre pour l'execution des mouve-
le corps rassasié. Pourquoi sortez-vous [du théâtre] conques choses, ne estre n'en povoit rassadié, CHRIST.
content du rassasiement de ces passions [amour, DE PISAN, Charles V, III,
ambition] dans les autres, si ce n'est que vous
ments. | Rassembler les quatre jambes, se dit du
croyez que l'on est heureux ou malheureux par ces
mettre ensemble. Tribus captives, Troupes fugitives,
mouvement qu'un cheval fait pour se préparer à sauter
choses? BOSS. Concupis. 9. Nos dégoûts de la vie
Rassemblez-vous des bouts de l'univers, RAC. Esth.
une haie, un fossé, etc. || 6° Se rassembler, v. réfl. Se
sont des dégoûts de nos passions.... sont un ras-
11, 9. Pensant à la contrariété des esprits, des gouts
sasiement de toutes les créatures dont nous avons
et des sentiments, je suis étonné de voir sept ou huit
abusé, MASS. Mystères, Assompt. || 3 Dans le
langage de la dévotion, état de l'âme qui se
rassasie de l'amour divin, de la contemplation di- forge. Le charbon est porté dans des paniers plus son, qu'on se rassemble, BACHAUMONT, Mém. secr.
RASSE (ra-s'), s. f. Panier à charbon, dans une
personnes se rassembler sous un même toit, LA BRUY.
vine. Ils se souhaitent, avec de grands élans, le grands que ceux de la castine; les paniers à char- t. XXXVI, p. 140. || Fig. Son bel esprit (du chance-
XI. Il faut bien, quand on se ressemble, Dit la chan-
rassasiement éternel dans le sein de Dieu, MURET, bon sont faits en manière de vans, on les nommelier Séguier], sa prodigieuse mémoire, sa naturelle
Cerem. funèbres, p. 218, dans POUGENS. Le bienheuresses, rasses; chaque rasse contient environ le quart éloquence, sa haute piété se sont rassemblés aux
reux rassasiement d'une âme affamée de la vue de d'un sac de charbon, Dict. des arts et mét. Forges. derniers jours de sa vie, sev. 3 fév. 1672.
Dieu, BOSS. 2 instr. sur les passages, 5o passage.
Le parfait rassasiement sera dans le ciel, où la origine d'ailleurs inconnue.
ÉTYM. Bas-lat. rassa, qui veut dire un faix;
justice éternelle nous sera donnée avec la pléni-
tude de l'amour de Dieu, ID. Médit. sur l'évang.
Sermon sur la montagne, 5 jour.

HIST. Xv s. O coronne precieuse, dyademe de
nostre salut, tant est douls et enmiellé le rassadye-
ment que tu donnes, CHRIST. DE PISAN, Charles V,
III, 74. || XVI s. Rassasiement, COTGRAVE.

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12.

avariscieus acquiert ne li caut comment, et ne pot
ETYM. Re..., et l'anc. verbe assasier: Li cuers
estre assasiés d'avoir, BEAUM. 1, 7. Assasier vient du
lat. ad, à, et satiare, rassasier. Provenç. rasaziar,
rasaciar, resaciar. La forme resasier représente re,
et satiare.

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contenue dans une rasse.
RASSÉE (ra-sée), s. f. Quantité de charbon

de rassembler. Mis ensemble. Les Persans rassemblés
RASSEMBLÉ, ÉE (ra-san-blé, blée), part. passé
marchaient à son secours [de Babylone], RAC. Baj. 1,
1. Les hommes les plus anciennement rassemblés en
corps de peuple, VOLT. Mœurs, Introd. Inde. || Pro-
réunis en assemblée. Je ne crois pas qu'il y ait une
vince rassemblée, province dont les représentants sont
province rassemblée, qui ait un si grand air que
celle-ci, sav. 73. || Fig. Tout ce que peuvent faire
non-seulement la naissance et la fortune, mais en-
d'une princesse se trouve rassemblé, puis anéanti
core les grandes qualités de l'esprit pour l'élévation
dans la nôtre, BOSS. Duch. d'Orl.

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HIST. XVI S Ne vault il pas mieulx que nous
autre fois les forces de son royaume? AMYOT, Lu-
luy donnions le temps et le loisir de rassembler une

cul. 26.

-

asseoir. || 1° Asseoir de nouveau, replacer. Rasseoir
ETYM. Re..., et assembler; picard, rassaner.
RASSEOIR (ra-soir), v. a. Il se conjugue comme
Reposer, calmer. C'est ce qui doit rasseoir votre âme
un enfant. Rasseoir une statue renversée. || 2° Fig.
être de gagner du temps, pour raffermir mes sens
effarouchée, MOL. Mis. II, 1. Mon seul soin devait
et rasseoir mon imagination, J. J. ROUSS. Em. v.
|| 3° Se rasseoir, v. réf. Se remettre assis. Rasseyez-
reposer, se calmer, revenir à une situation tranquille.
sonnel. Il s'était levé, on le fit rasseoir. 4° Fig. Se
vous. Rasseyons-nous. || Avec ellipse du pronom per-

- ETYM. Rassasier; provenç. rassaciament.
RASSASIER (ra-sa-zi-é), v. a. Je rassasiais, nous
rassastions, vous rassisiiez, que je rassasie, que
nous rassasiions, que vous rassasiiez. || 1° Satisfaire
pleinement le besoin de manger. Ils mangeront et
ne seront pas rassasiés, SACI, Bible, Osée, IV, 10.
C'est là que la faim est rassasiée, que la nudité est
revêtue, FLECH. Lamoignon. || Il est bien rassasié de
la grace de Dieu, se dit de celui qui ne mange
point, étant à une bonne table. || Fig. La foule des 1° Action de rassembler ce qui est épars. Le ras-
RASSEMBLEMENT (ra-san-ble-man), s.
Ses discours insolents m'ont mis l'esprit en feu, Et
méchants rassasiera l'enfer, Alors se fermeront ses semblement des pièces pour l'instruction d'une af- rasseoir ici, DIDER. Père de famille, v, 7. Le mal-
m. je veux prendre l'air pour me rasseoir un peu, MOL.
cent portes de fer, DELIL. Parad. perdu, III. || 2° Fig. faire. || 2 Il se dit particulièrement de la réunion heureux.... ne connaît pas.... Une âme où, dans
Tart. 11, 2. Il me semble que tout commence à se
Sat sfaire les désirs, les passions. Rassasiez votre de troupes en un lieu déterminé. Se rendre au lieu
cup dité. Ces hommes charnels ne pouvaient être du rassemblement. Le point de rassemblement. la sienne et se rasseoir tranquille, A. CHEN. Élégies,
Contents qu'ils ne fussent rassasiés, BOURDAL. 9° di-3° Grand concours de personnes, attroupement. 23. Le peuple ne se rassoira pas qu'il n'ait abattu
ses maux, comme en un saint asile, Il puisse fuir
manche après la Pentecôte, Dominic. t. III, p. 9. Des rassemblements se forment dans tous les quar- ses ennemis, BABOEUF, Pièces, 1, 438. || Avec ellipse
Comment rassasier une ame qui, en se faisant une tiers. Dissiper les rassemblements.
Latitude des vertus utiles à la société, s'en est fait
un besoin, et trouve tous les jours un nouveau plai-
du pronom personnel. Je suis trop ému, laissez ras-
sir à les pratiquer ? BARTHÉL. Anach. ch. 78. Ele a de nouveau. Ils s'étaient dispersés; nous avons eu
vin se rassied par le repos. Pour donner le temps à
seoir mon esprit. || 5° S'épurer en se reposant. Le
beaucoup de peine à les rassembler. Le vent avait de la cuve, où on la laisse se rasseoir jusqu'à ce
éparpillé les feuilles; il fallut les rassembler. Eus- que l'eau soit totalement éclaircie, RAYNAL, Hist.
la fécule bleue [de l'indigo) de se précipiter au fond
siez-vous pensé, pendant qu'elle versait tant de lar-phil. vi, 17. || Avec ellipse du pronom personnel.
mes en ce lieu à l'oraison funèbre de sa mère, la L'eau de pluie, lorsqu'on la laisse rasseoir en quel-
reine d'Angleterre), qu'elle dût sitôt vous y rassem- que vase, DESC. Météor. 7.
bler pour la pleurer elle-même ? BOSS. Duch. d'Orl.

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ETYM. Rassembler.

RASSEMBLER (ra-san-blé), v. a. || 1° Assembler

assasié ma flamme et mes regards, A. CHEN. Élég.
Rassasier ses yeux, se satisfaire à regarder,
contempler. Leur ver ne mourra point, et leur
ne s'éteindra point, et ils seront exposés à tous
les hommes, qui rassasieront leurs yeux par la vue
de leurs supplices, SACI, Bible, Isaie, LXVI, 26
ne pouvais rassasier mes yeux du spectacle || 2 Mettre ensemble, réunir ce qui était épars.cher] et puis rasseir, en autrui desheritant por soi

HIST. XIU S. Bonnes [bornes] esracier [arra-

sens rassis, BOSS. Relat. sur le quiét. 1, 3. Je hais ces | rez-moi de ma crainte; car, sans mentir, j'en ai be-
vains auteurs.... Qui s'affligent par art, et, fous de soin, voIT. Lett. 24. Pour le rassurer [le pécheur] de
sens rassis, S'érigent pour rimer en amoureux transis, cette crainte. Boss. 4° serm. pour le 1er dim. de ca-
BOIL. Art p. 11.4 S. m. Prendre son rassis, rême, préambule. || Rassurer les capitaux, rendre
se dit des eaux-de-vie qu'on laisse se reposer après confiance aux gens qui possèdent des capitaux, qui
qu'elles viennent d'être faites par la distillation. font des affaires. Il faut, avant tout, protéger le
5° Terme de maréchalerie. Fer de cheval qu'on commerce, l'industrie, rassurer les capitaux, Moni-
rattache avec des clous neufs, qu'on rassied. Deux teur du 29 mars 1867, p. 378, 2 col. || 2 Rendre
rassis valent un fer neuf.
plus ferme Cet événement rassura son pouvoir. Ras-
surer un homme dans sa foi. Il s'élevait cependant
un homme qui semblait devoir rassurer la fortune
de la France; c'était le maréchal duc de Villars,
VOLT. Louis XIV, 18. || 3° Rendre solide, par un
passage, peu ordinaire, du sens moral au sens phy-
sique. Rassurer un pont ébranlé. || 4 Terme de fau-
connerie. Panser le bec d'un oiseau de proie, quand
cette partie est fendue. | 5° Se rassurer, v. réf. Se
remettre d'une crainte, d'un trouble. Mon cœur tant
soit peu se rassure, Et je pense que ce n'est rien,
MOL. Amph. 1, 2. Non, non, rassurons-nous : trop
d'amour m'intimide, RAC. Bajaz. III, 7. Je vois que
chacun se rassure sur son voisin, MASS. Carême,
Elus. || Le temps se rassure, il se remet au beau.

REM. On trouve aussi écrit: de sang rassis; et, pour distinguer les deux locutions, on a dit qu'il fallait employer de sens rassis quand il s'agit d'un trouble d'esprit, et de sang rassis quand il s'agit d'une émotion morale : C'est un homme qui divague sans cesse; il n'est jamais de sens rassis. Il est dans une grande colère, il faut attendre pour lui parler qu'il soit de sang rassis.

aheriter, BEAUM, xxx, 27. || xive s. Quant le miel
sera bien cuit et escumé, si le laissiez rasseoir,
Menagier, 11, 5. Barat [le dol] s'est delez moy assis,
Et commenca par mos rassis à parler attrempée-
ment, BRUYANT, dans Ménagier, t. II, p. 24. || xv s.
Et se delogerent les Anglois.... et se mirent sur les
champs, et trouverent les terres rassises et le beau
temps venu, FROISS. II, III, 43. Je François Villon
escolier, Considerant de sens rassis.... Qu'on doit
ses œuvres employer, VILLON, Petit test. || XVI s. Mais
jamais ne sut rien de sa contenance chose où pust
rasseoir jugement, MARG. Nouv. x. Au plus rassis,
la peur engendre de terribles esblouissements, MONT.
1,64. Je l'ay veu [mon père] demonter sa selle, la
reaccommoder, et s'y rasseoir, fuyant tousjours à
bride avallée, ID. I, 368. Craignant que, s'il atten-
toit de remuer sans dessus dessoubs tout le gouver-
nement de la ville, il n'eust pas puis après assez de
puissance pour la rasseoir et restablir en la forme
qui seroit la meilleure, AMYOT, Solon, 23. Après que
sa frayeur fut un peu rassise.... ID. P. Em. 38. Ara-
tus, avec un visage rassis et une parole doulce, leur ETYM. Re..., et assortir.
dit qu'ils se rasseissent en leurs places, ID. Aratus, RASSOTÉ, ÉE (ra-so-té, tée), part. passé de ras-
50. Que le pain ne soit trop rassis ne trop tendre, soter. Il paraît que votre nation [les Français] n'est
mais moyen entre deux, PARE, XXIV, 22. ....Et Plapas si aimable que vous; elle est toute rassotée de vos
ton [dit] qu'en vain un esprit rassis et sain frappe lits de justice, de vos parlements qui ne veulent
aux portes de la poësie, CHARRON, Sagesse, Į, 45. pas obtempérer, VOLT. Lett. Richelieu, 22 juin 1763.
ETYM. Re..., et asseoir; wallon, rassîr; picard, + RASSOTEMENT (ra-so-te-man), s. m. Action
de rassoter. État de celui qui est rassoté.
HIST. XVI S. Rassotement, COTGRAVE.
RASSOTER (ra-so-té), v. a. Terme familier.

rassir.

+ RASSORTIMENT (ra-sor-ti-man), s. m. Action de rassortir. || Nouvel assortiment de marchandises. + RASSORTIR (ra-sor-tir), v. a. Assortir de nou

veau.

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RASSÉRÉNÉ, ÉE (ra-sé-ré-né, née), part. passé de rasséréner. Le calme rayon du jour ne se mêle point à la tempête; il attend que les cieux soient ras-Faire devenir sot; rendre fou de.... On l'a rassoté sérénés, CHATEAUBR. Gaul. || Fig. Je l'ai trouvé tout de cette fille. || Se rassoter, v. réfl. Devenir rassoté. rasséréné. Se rassoter d'un nouvel amour.

+ RASSÉRÈNEMENT (ra-sé-rè-ne-man), s. m. HIST. XIII S. Ele avoit esté sage et gent, Action de rendre ou de devenir serein. Quant ele iert [était] en son droit aage; Mais je RASSÉRÉNER (ra-sé-ré-né. La syllabe ré prend un cuit [pense] qu'ele n'iert [ne sera] mes sage, Ains accent grave quand la syllabe qui suit est muette: jeiert trestote rassotée, la Rose, 397. || XIV s. Et dist rassérène, excepté au futur et au conditionnel : je ras-ly uns à l'autre Dieus est tout rasotis, Qu'ensi sérénerai), v. a. || 1° Rendre serein. Monarque sou- avanche ung homme et donne telz profis, Et ung verain dont la force inconnue Rassérène les cieux aultre est adez [présentement] et en tout tamps caou fait grossir la nue, BREBEUF, Phars. IV. || 2° Fig. tis [chétif), Hugues Capet, v. 3374. || xv s. Plaisans Rendre la sérénité morale. Tant bien sut dire et parolles sont estaintes En moy qui deviens rassoty, prêcher, que la dame, Séchant ses yeux, rasséré- CH. D'ORL. Bal. 74. || XVIe s. Et par mon serment, nant son âme, Plus doux que miel à la fin écouta, je ne sçay comment ce vieulx rassoté [radoteur] LA FONT. Richard. || Rasséréner le visage, mettre la n'a honte, DESPER. Cymb. 123. sérénité sur le visage. Aux pleurs de la pitié j'ai trempé mon courage; Cette source, nouvelle à mon front étonné, A lavé sa souillure et l'a rasséréné, PONSARD, Lucrèce, 11, 1. || 3° Se rasséréner, v. réfl. Devenir serein. Dès que le ciel se fut rasséréné. || Fig. Le duc de Beauvillier se rasséréna, et se mit à me parler de la conduite que le duc de Bourgogne devait se proposer à l'armée, ST-SIM. 195, 115.

ETYM. Re..., à, et sot.

+ RASSOURDIR (ra-sour-dir), v. a. Assourdir de nouveau, ou, simplement, assourdir. Ha! parlez doucement; Vous me rassourdissez, la peste! comme il crie! SCARR. D. Japhet d'Arm. III, 4.

ETYM. Re..., et assourdir.

+ RASSURANCE (ra-su-ran-s'), s. f. Qualité de ce qui est propre à rassurer, à rendre la confiance. HIST. XIII S. Quant la saison del dous tens La réponse du roi est un véritable refus; le miniss'asseure, Que biaus estés se rasraine et esclaire,tère ne l'a regardée que comme une simple formule Couci, p. 125. || XVIe s. Comme l'esté rasserenant le de rassurance et de bonté, MIRABEAU, Collection, ciel.... DU BELLAY, IV, 59, recto. Mais le son de ma t. 1, p. 319. voix se change en la voyant [sa dame], Mon œil se rasserene et n'est plus larmoyant, DESPORTES, les Amours d'Hippolyte, LX. La belle Bradamant.... Rasserene sa face et rallume ses yeux, ID. Rodomont. ETYM. Re..., à, et serein.

+ RASSIEGER (ra-sié-jé), v. a. Il se conjugue comme assiéger. Assiéger de nouveau.

HIST. XVI s. L'obstinée defense des chrestiens, qui, estans rassiegez deux fois en la mesme année, donnerent moyen à Ferdinand de s'avancer, D'AUB. Hist. 1, 33.

veau.

ETYM. Re..., et assiéger.
RASSIGNER (ra-si-gné), v. a. Assigner de nou-

HIST. XVI s. Sarrion demanda le nom de celui qui parloit; de quoi estant refusé, ils r'assignerent leurs propos au mesme lieu au lendemain, D'AUB. Hist. II, 455.

ETYM. Re..., et assigner. L'ancienne langue disait rassener, qui est le même mot. RASSIS, ISE (ra-sî, si-z'), part. passé de rasseoir. 1° Assis de nouveau. Etant rassis. || 2° Pain rassis, pain qui n'est plus tendre, ainsi dit parce qu'il est, pour ainsi dire, rassis, cessant d'être chaud et soulevé. | Mangeur de pain rassis, se dit, par plaisanterie, d'un boulanger qui a peu de pratiques, à cause qu'il est obligé de manger le pain, devenu rassis, qu'il n'a pas vendu. || 3° Fig. Rendu au calme moral. D'un esprit plus rassis.... CORN. Cid, v, 6. || Un homme rassis, un homme dont l'esprit est calme, mûri par la réflexion. || Projets rassis, projets suggérés par un esprit calme. Voilà mes projets.... ceux de mon fils me paraissent tout rassis et tout pleins de raison, SEV. 12 avr. 1680. || De sens rassis, sans être ému ou troublé. À l'entendre [Fénelon], je ne suis jamais de

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ÉTYM. Rassurant.

RASSURANT, ANTE (ra-su-ran, ran-t'), adj. Qui rassure, qui donne de la sécurité. L'état du malade n'est pas grave; le médecin est rassurant. Cette rassurante nouvelle.

RASSURÉ, ÉE (ra-su-ré, rée), part. passé de rassurer. A qui sécurité a été rendue. Rassurés par Pharnace.... Ils [les Romains] reprennent courage, ils attaquent le roi, RAC. Mithr. v, 4. Vous allez au tribunal rassuré contre vous-même, MASS. Carême, Inconst.

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HIST. XIII S. Quant Blonde voit la revenue [retour] De celui dont ele ot eue Si grant paour et si grant doute, Ele est rasseûrée toute, Bl. et Jeh. 4426. XVI S. Crassus se rassseura bien tost de ceste peur, quant il sceut qu'il y avoit debat entre eulx, AMYOT, Crass. 19. ....et qu'elle sceyt leurs noms, puisqu'elle a rasseuré [vérifié] leurs signatures, CARL. X, 26. Deucalion, comme moins estonné, R'asseure après, et doucement console La femme simple, avec telle parole, MAROT, IV, 33. J'ay bien à faire à me r'asseurer en cette creance, MONT. II, 102. Celuy à qui ses gents qui l'armoient, voyant frissonner la peau, s'essayoient de le rasseurer..., ID. 1, 388.

ETYM. Re..., et assurer.

† RASURE (ra-zu-r'), s. f. Action de faire la barbe. Je suis convenu avec maître Faitot qu'il ferait la rasure pour 30 livres et la chirurgie pour 120 livres par an [en 1779], MIGNARD, Hist. des princ. Fond. relig. du Bailliage de la montagne, p. 188.

ETYM. Raser.

1. RAT (ra), s. m. Voy. RAS 2.

2. RAT (ra le t ne se lie pas: ra en paille; au pluriel, l's se lie : des ra-z en paille), s. m. || 1° Petit quadrupède de l'ordre des rongeurs, à petites pattes, à queue longue, à museau pointu, qui mange les grains, la paille, etc. L'espèce du rat paraît exister dans toutes les contrées habitées ou fréquentées par les hommes, BUFF. Quadrup. t. x1, p. 79. L'on voit descendre des montagnes du Nord des rats en multitude innombrable qui, comme un déluge ou plutôt comme un débordement de substance vivante, viennent inonder les plaines.... ID. ib. t. II, p 98. Que sont aux riches les impôts? Quelques rats de plus dans leur grange, BÉRANG. Jacques. || Fig. Chassons loin de chez moi tous ces rats du Parnasse, VOLT. Ép. à Horace. || Mon rat, se dit, dans le langage le plus familier, comme terme d'amitié à un enfant, à une jeune femme. || Gueux comme un rat d'église ou simplement comme un rat, très-pauvre. Mon Dieu, tous ces blondins sont agréables et débitent fort bien leur fait; mais la plupart sont gueux comme des rats, MOL. l'Av. III, 8. Monchevreuil était Mornay, de bonne maison, sans esprit aucun, et gueux comme un rat d'église, ST-SIM. 4, 63. || Etre comme un rat en paille, être fort à son aise, n'avoir faute de rien. Vous êtes là comme rats en paille, dans les papiers jusques aux oreilles, HIST. XII S. Mais li rasse üremens Des biens toujours lisant, écrivant, corrigeant, proposant... que j'en cuide avoir, Me fait doubler mes talens vOIT. Lett. 195. Avec vous je faisais gogaille, Et [désirs] De servir à [selon] mon pooir, Couci, xII. j'étais comme un rat en paille, SCARR. Virg. VI. || II RASSURER (ra-su-ré), v. a. || 1o Redonner sécu-pue comme un rat mort, se dit d'un homme qui rité, assurance. Jugez si vos discours rassurent mes sent fort mauvais. || Payer en chats et en rats, payer esprits, CORN. Pomp. 111, 2. Elle, toujours intré- par petites parties, donner des hardes et de mauvais pide autant que les vagues étaient émues, rassurait effets. || Voilà ce que les rats n'ont pas mangé, se dit tout le monde par sa fermeté, BOSS. Reine d'An- des restes d'une chose endommagée. || 2° Mort aux glet. Ce lieu couvert d'un bois et d'une rivière, c'est rats (on prononce mor-tô-ra), composition où il entre le poste où il rassurait ses troupes effrayées après de l'arsenic, et dont on se sert pour détruire les rats. une honorable retraite, FLÉCH. Turenne. Sa beauté Les planches qu'on suspend sur un léger appui, La la rassure; et, malgré mon courroux, L'orgueilleuse mort aux rats, les souricières, N'étaient que jeux m'attend encore à ses genoux, RAC. Andr. 11, 5. auprès de lui [un chat], LA FONT. Fabl. 111, 48. || 3° 11 [Pour le labyrinthe] Un fil n'eût point assez rassuré a eu un rat, on lui a posé sur le dos la figure d'un votre amante, ID. Phèdre, 11, 5. Vous, nourri dans rat pour se moquer ensuite de lui, sorte de plaisanles camps du saint roi Josaphat. ....Qui rassurâtes terie qui se faisait les jours gras. Donner des rats aux seul nos villes alarmées, ID. Athal. I, 1. Je ne voyais passants. || Je sens un rat, je soupçonne quelque mauplus d'hommes sur la terre dont la vertu pût me vaise farce. Je sens un rat est une expression prorassurer, FÉN. Tél. XIII. || Absolument. Il suffit d'ai-verbiale qui veut dire soupçonner du danger, GRIMM. mer pour qu'aucun don de la nature ou du sort ne Corresp. t. 1x, p. 50. || 4° Nid à rats, voy, NID, no 3. puisse rassurer entièrement, STAFL, Corinne, XVI, 2.5° Fig. et familièrement. Caprice, fantaisie. Cette Rassurer de, redonner assurance contre. Rassu femme a des rats dans la tête. Il lui passe tous les

+ RASSUREMENT (ra-su-re-man), s. m. Action de rassurer; état de celui qui est rassuré.

Ceux qui voudroyent que les hommes vesquissent
pesle mesle comme rats en paille, CALV. Instit.
1193. Estans entrez par un trou qu'ils avoient fait à
un flanc; et cela par le moien du rat, lequel
(comme nous avons fait du premier petard) nous
depindrons à cette premiere occasion: c'est un en-
gin..., D'AUB. Hist. II, 372. Il n'y eut jamais guerre
civile qui n'ait produit un chaos, meslange et dis-
solution generale de toutes choses; c'est pour bien
dire rat en paille, chascun y est maistre, PASQUIER,
Lettres, t. 1, p. 405. Trop tard se repent le rat en-
tre les pattes du chat, COTGRAVE.

ÉTYM. Picard, rot; bourg. rai; prov. rat; es-
pagn. rato; ital. ratto; du germanique: ancien
haut allem. rato; anglo-sax. rat; ancien bas-allem.
ratta; danois, rotte; le celtique a un mot de même
racine gaél. radan; bas bret. raz.

† RATA (ra-ta), s. m. Terme populaire. Ragoût, dîner, ce qui se mange. || Au plur. Des ratas.

ETYM. C'est une apocope pour ratatouille. RATAFIA (ra-ta-fi-a), s. m. Liqueur spiritueuse, composée d'eau-de-vie, de sucre, et du jus de certains fruits ou de l'arome de quelque fleur. Chez lui [un directeur de femmes], sirops exquis, ratatafias vantés, Confitures surtout, volent de tous côtés, BOIL. Sat. x. Enfermons-les dans la bibliothèque.... nous avons du ratafia, du chocolat, des confitures, DANCOURT, Coméd. des comédiens, l'Amour charlatan, III, 9.

siége de la bile noire ou atrabile; de là le rôle que l'opinion vulgaire lui faisait jouer dans la bonne ou la mauvaise humeur; on disait que la rate envoie des fumées, des vapeurs au cerveau. Je n'aurais pas ces bons intervalles dont vous voyez que je jouis quelquefois, et, au lieu que je guéris les autres du mal de rate (les fais rire], j'en mourrais moi-même, VOIT. Lett. 58. La troisième [maladie appelé hypocondriaque].... laquelle procède.... particulièrement de la rate, dont la chaleur et l'inflammation porte au cerveau de notre malade beaucoup de fuligines épaisses et crasses, dont la vapeur noire et maligne cause dépravation aux fonctions de la faculté princesse, MOL. Pourc. 1, 44. Je vous demande pardon, mon cousin, je ne suis pas si traitable sur son absence [de Mme de Grignan] que sur la vôtre; sa Provence me désole, et ma rate se mêle dans toutes nos séparations, SEV. à Bussy, 19 mai 1677. Qu'estil donc arrivé de funeste à Mélanthe? rien au dehors, tout au dedans; ses affaires vont à souhait, tout le monde cherche à lui plaire; quoi donc? c'est que sa rate fume, FEN. t. xIx, p. 449. || Fami lièrement. Epanouir la rate, désopiler la rate, dilater la rate, divertir, faire rire. Je crois que cela [une plaisanterie] ne vaut rien du tout à écrire; mais cela se présenta follement à la rate de votre pauvre frère, sév. 16 oct. 1680. Tu épanouiras la rate de tous mes sujets, VOLT. Dial. 27. Un rédacteur plaisant vous aurait dilaté la rate outre mesure, GRIMM, Corresp. t. 11, p. 17. || On dit aussi avec le pronom personnel : Il aime à s'épanouir la rate. La Puisieux s'en est épanoui la rate [d'une petite méchanceté faite par Mme de Sévigné à Mme d'Arpajon], SEV. 13 mars 1671. Je ne sais vraiment pas quel sujet vous croyez avoir de vous tant épanouir la rate, DANCOURT, Chev. à la mode, iv, 2. || Décharger sa rate, dire ce qu'on a sur le cœur. Il faut qu'enfin j'éclate, Que je lève le masque et décharge ma rate, MOL. F. sav. 11, 7. HIST. XIII S. Levez-vous sus, dame Hersent, Fetes li un petit de haste [broche] De deux roignons et d'une rate, Ren. 250. || XVI S. Cest humeur est attiré par la rate pour la nutrition d'icelle et expurgation du sang, PARE, Introd. 6.

jours quelque rat par la tête. Ayant fait un tour de chambre et passé devant son miroir, elle comprit, et mes yeux lui confirmèrent, que le dégoût n'avait point de part à ce rat, J. J. ROUSS. Confess. vii. En un mot, le contrat était prêt à signer, lorsqu'il lui prend un rat, LEGRAND, l'Amour diable, sc. 1. Je n'ai jamais compris comment vous aviez pu un instant adopter ses rats, Me D'ÉPINAY, Mém. t. III, p. 68, dans POLGENS. || Avoir des rats, signifie aussi avoir l'esprit fécond en saillies plaisantes. || Prendre un rat, se dit d'une arme à feu quand le coup ne part pas, et qui a, pour ainsi dire, un caprice. Ce fusil, ce pistolet a pris un rat. || Par extension, prendre un rat, manquer son coup, ne pas réussir. Oh! par ma foi, monsieur, vous ne prendrez qu'un rat; Et le notaire peut remporter son contrat, REGNARD, le Joueur, v, 8. 6 Se dit, à l'Opéra, dans une sorte d'argot, des petites élèves de la danse. || Demoiselle entretenue. On dit que cela vient de l'habitude d'inviter autrefois aux parties fines des demoiselles d'opéra, qu'on nommait, par apocope, des ra. 7 Terme d'argot. Celui qui vole, la nuit, dans l'intérieur des auberges, les rouliers et les marchands forains. | Prendre des rats par la queue, filouter, couper la bourse. 8° Familièrement et par injure, rats de cave, les commis des aides, et aujourd'hui, des contributions indirectes qui visitent les caves. L'un contrôleur d'exploits, et l'autre rat de cave, BOURSAULT, Fabl. d'És. Iv, 5. Rat de cave, et rat de cave de campagne encore, DANCOURT, Retour des officiers, sc. 1. Orry fut d'abord rat de cave, puis homme d'affaires de la duchesse de Portsmouth, ST-SIM. 444, 242. Enfin il [un paysan] prononça en frémissant ces mots terribles de commis et de rats de cave; il me fit entendre qu'il cachait son vin à cause des aides, qu'il cachait son pain à cause de la taille, J. J. ROUSS. Conf. iv. || Fig. On livre encor nos auteurs Aux censeurs, aux inspecteurs, Rats de cave littéraires, BERANG. Cens. || 9° Rat de cave, RATANHIA (ra-ta-ni-a), s. m. Nom péruvien du espèce de bougie mince, longue et roulée sur elle-krameria triandra (polygalées), de son rhizome emmême, et dont on se sert pour descendre à la cave. ployé en médecine, et de celui du krameria ixine. 10 Rat d'église, se dit, par dénigrement, des † RATAPLAN (ra-ta-plan), s. m. Mot imitatif exdévots qui fréquentent les églises. Les pauvres rats primant le bruit du tambour. d'église pourront être un peu mécontents; mais, cette fois-ci, ils n'oseront pas trop sortir de leurs trous; il n'y aurait que des coups à gagner pour eux, D'ALEMB. Lett. à Voltaire, 4 févr. 1773. Rat d'église se dit aussi des employés laïques d'une paroisse bedeau, suisse, chantre, etc. 11° Queue de rat, voy. QUEUE, n° 30. || 12° Rat des Alpes, marmotte. || Rat d'Amérique, cochon d'Inde. Rat des bois, mulot et surmulot. || Kat des champs, campagnol et mulot. || Rat d'eau, sorte de rat nageur, qui habite sur le bord des rivières. Le rat d'eau est un petit animal de la grosseur d'un rat, mais qui, par le naturel et par les habitudes, ressemble beaucoup plus à la loutre qu'au rat, BUFF. Quadrup. t. II. p. 298. || Rat d'Egypte, rat de Pharaon, l'ichneumon ou mangouste. || Rat de mer, un des noms vulgaires de la mercuriale, sorte de tor-faibles yeux celui à qui je suis attaché depuis soi-teau, Y arriva joyeux et esbaudis, Et du lyon, pour

tue qui habite la Méditerranée. || Rat de Norvége, le lemming. Rat de Surinam, nom donné par abus aux différentes espèces du genre phalanger (marsupiaux), lesquelles sont toutes soit de l'Australie, suit de l'Inde, et non de l'Amérique où se trouve Surinam, LEGOARANT. Rat de Tartarie, nom vulgaire du sciuroptère sibérique (rongeurs) de Lesson (Europe et Asie septentrionale), ou bien d'une espèce très-voisine, tandis que le polatouche est le sciuroptère volucelle (Canada, États-Unis), LEGOARANT. Petit rat, un des noms vulgaires du troglodyte européen (insectivores). || Rat musqué, quadrupede gros comme un petit lapin, qui s'établit sur les marais et sur les bords des lacs et des rivières (Amérique), et qui s'y construit des maisonnettes. 13 Nom des trous de médiocre grandeur dans lesquels passe le fil d'or. || Proverbe. A bon chat ben rat, se dit en parlant de celui qui sait se bien défendre, quand on l'attaque.

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ETYM. Ménage, qui écrit ratafiat, comme on faisait de son temps, dit que c'est un mot des Indes orientales; Leibnitz croyait que c'était une corruption de rectifié (alcool); d'autres disaient que c'était un verre de liqueur qu'on buvait en ratifiant le contrat: rata fiat (sous-entendu conventio). |

† RATAGE (ra-ta-j'), s. m. Terme de matelot. Grande quantité de rats pullulant dans un navire. ETYM. Rat 2.

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† RATAPOIL (ra-ta-poil), s. m. Néologisme et mot
de plaisanterie qu'on applique aux souteneurs ridi-
cules du césarisme, du militarisme.
ETYM. Rat 2, à, poil.

ETYM. Genev. rate; du néerland. rate, rayon de miel (que d'ailleurs Diez rapporte au latin radius, rayon de miel), par comparaison avec la texture lâche et celluleuse de la rate.

RATATINÉ, ÉE (ra-ta-ti-né, née), part. passé de 2. RATE (ra-t'), s. f. || 1° Femelle du rat. Quelse ratatiner. Une pomme ratatinée, une pomme ri-ques rates, dit-on, répandirent des larmes, LA Font. dée, flétrie. || Une personne ratatinée, une personne Fabl. XII. 2. || Familierement et fig. Ma petite rate, rapetissée par l'âge ou par quelque maladie. [La ma petite amie, Dict. de Trévoux. | Par dénigremère du maréchal de Villars] C'était une petite ment, une vieille femme revêche, grondante, et vieille ratatinée, tout esprit et sans corps, ST-SIM. 160, qui cherche à s'emparer de tout ce qui est à sa 107. Elle la Providence] maltraite fort votre petit convenance. Savoir où elle est allée, c'est difficile, vieillard suisse, et m'a fait l'individu le plus rata- parce que c'est une vieille rate qui a plus d'un trou tiné et le plus souffrant de ce meilleur des mondes, pour se cacher, FR. SOULIE, Au jour le jour, § 14. VOLT. Lett. en vers et en prose, 129. Qu'il serait || 2° Au plur. Nom donné en Saintonge aux dents doux, avant le moment [la mort], de venir tout de lait (dents de rat). courbé, tout ratatiné.... revoir encore avec mes

xante et dix ans! ID. Lett. d'Argental, 10 oct. 1774.
RATATINER (SE) (ra-ta-ti-né), v. réfl. Etre rac-
courci, resserré. Le parchemin se ratatine au feu.

- HIST. XVI S. Ratatiné, COTgrave.

ETYM. Origine inconnue. Roquefort y voit un dérivé de rat; Scheler, un redoublement populaire de ratiner.

† RATATOUILLE (ra-ta-tou-ll', ll mouillées), s. f. Terme populaire et de dénigrement. Ragout grossier composé ordinairement de viandes et de légumes, ou même de restes de viande et de légumes. || Un mauvais plat. Ce ragoût n'est que de la ratatouille.

HIST. XVI s. Adonc le rat, sans serpe ne cousvray, ne s'est gaudy, Mais despita chats, chates et chatons, Et prisa fort ratz, rates et ratons, MAROT, Ép. à son ami Lyon.

† 1. RATÉ, ÉE (ra-té, tée), adj. Qui a été attaqué par les rats. || Canne ratée, nom qu'on donne aux cannes à sucre qui, ayant été entamées par les rats, s'aigrissent, deviennent noirâtres, et ne peuvent plus servir qu'à faire de l'eau-de-vie.

HIST. XIII S. Pain raté, que rat ou souris ont entamé, Liv. des mét. 16.

ETYM. Rat 2.

2. RATÉ, ÉE (ra-té, tée), part. passé de rater. ETYM. D'après Ch. Nisard, Conject. étymolo- | || 1o Manqué. Pièce de gibier ratée. || 2o S. m. Un ragiques, il est formé de re ou ra, et le verbe bour-té, coup de feu qui n'a pas pris. Votre pistolet, votre guignon tatouiller, tåter d'une façon mal avenante. fusil a fait un raté. Sur vingt coups, il y a eu six raCe qui rend cela fort probable, c'est que la Bresse tés. || 3° S. f. Ratée se dit, dans les appareils à dévia le mot tatouza, ragout, et le poitevin tatouil-der la soie, de pièces qui ratent, manquent leur coup, lade, mauvaise marmelade. Ratouiller, dans le poitevin, signifie être couvert d'eau et de boue.

RAT-BAILLET (ra-ba-llè, ll mouillées), s. m.
Nom du loir en Normandie.

HIST. Rat 2, et baillet, fauve, dérivé de bai.
1. RATE (ra-t'), s. f. 1° Terme d'anatomie. Vis-

RÂTEAU (ra-tô), s. m. || 1° Instrument d'agriculture et de jardinage, à dents de fer ou de bois. HIST. XII s. Ez vous la joie; N'i a si nu qui De leurs ongles de fer on arme les râteaux, DELIlle, ne s'esjoie; Plus sont seignor que ras sus moie meule, RUTEB. 34. Qui prendroit, biau fiz, un chaGeorg. I. ....La blanche colombe et l'humble passeton Qui onques rate ne raton Veu n'auroit.... la reau Se disputent l'épi qu'oublia le râteau, LAMART. Harm. II, 2. || Par extension. Un râteau mal rangé Huse, 44242. Il (au, en] rat de Fareon [rat de Pha- cère situé dans l'hypocondre gauche, sous les fausses pour ses dents paraissait, REGNIER, Sat. x. || 2° Innout i grant moutitude, MARC POL, p. 751. côtes. Ce qui marque une intempérie dans le pa-strument en forme de râteau sans dents, avec learre Le chevalier [envoyé pour reconnaître, et renchyme splénétique, c'est-à-dire la rate, MOL. quel on ramasse l'argent sur les tables de jeux puarrêté fit le rat borgne, et se fust voulontiers Mal. imag. 11, 9. Au milieu du souper, Cadoc se blics. || 3° Terme de pêche. Outil pour entarer le use s'il est peu, et dit: Je ne suis pas Trivi-plaignit d'un mal de rate violent, VOLT. Zadig, 2. sable et en retirer les poissons ou les coquillages. , mais je suis un fermier à messire Jelian de 4 Garnitures ou gardes d'une serrure. || 5° Terme Lau chat n'a, rat regne, Perceforest, t. v1, f 79. ade. FROISS. liv. 11, p. 240, dans LACURNE. d'horlogerie. Portion de roue dentée, qui fait avanl'autre, plus esveillé qu'un rat et vite comme un levrier, part et s'en va, LOUIS XI, Nouv. IX. || XV. S.

vous avez bon foie, Dieu vous sauve la rate, se
rid cule et peu vraisemblable. | Populairement. Il ne cer
dit ironiquement à celui qui tient quelque discours
se foule pas la rate, voy. FOULER, no 8. || 2o Dans l'an-6° Dans la presse lithographique, sorte de racle
cienne physiologie, la rate était regardée comme le horizontale, immobile, et placée transversalement

ou retarder le mouvement d'une montre.

à la pierre sous un fort levier dit porte-râteau. | moins rapprochés, fixes ou tournants, destinée à re- ÉTYM. Rat 2, dans le sens de prendre un rat,

ETYM. Dérivé de rat 2.

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† RATEREAU (ra-te-rô), s. m. Nom vulgaire du roitelet dans l'Orléanais.

†RATEUSE (ra-teû-z'), adj. f. forgé par la Fontaine. C'était un maltre rat Dont la rateuse seigneurie S'était logee en bonne hôtellerie, LA FONT. Fabl. XII, 26.

ETYM. Rat. La Fontaine a été précédé par Marot qui a dit rateusement: Secouru m'as fort lyonneusement; Or secouru seras rateusement, à son amy Lyon.

RATIER, IÈRE (ra-tié, tiè-r'), adj. || 1o Un chien ratier, et, substantivement, un ratier, un chien qui chasse au rat. || 2° Fig. et populairement. Qui a des rats, c'est-à-dire des caprices. La femme [Colombine] est un peu vaurienne; mais elle a du bon; entre nous, je la crois plus ratière que malicieuse, MARIV. Surpr. de l'amour, II, 5. || Substantivement C'est un ratier.

7° Terme de marine. Bloc de bois long, étroit, et cevoir les foins, les pailles distribuées aux herbivo- avoir un caprice. On a dit que dans le droit canon garni de réas qui y sont disposés verticalement, res, et placée horizontalement dans l'écurie. Le soir se trouvait la formule matrimonium ratum, sed pour le passage de cordages ou manoeuvres. | 8 Ter-je fus lassé d'avoir passé la journée à table, comme non confirmatum, ratifié, mais non confirmé, et me de métallurgie. Espèce de fourche pour charger un cheval à son râtelier, FEN. t. XIX, p. 40. Il mange que les étudiants d'autrefois ont pu inventer le mot le charbon. || 9° Un des noms vulgaires du baudrier haut et avec grand bruit; il roule les yeux en man-rater pour des circonstances analogues. Mais le mot d'Orion. || 10° Poire de râteau, sorte de poire. geant; la table est pour lui un râtelier, LA BRUY. XI. paraît récent et dès lors il ne peut avoir une si loin-HIST. XIII S. Cueillir [les épis restés sur le La bergerie doit être garnie de rateliers, ou contre taine origine. champ] tant comme l'aoust dure, quanqu'on en les murs dans tout le tour, ou dans le milieu, puet cueillir au rastel, DELISLE, Agric. du moyen GENLIS, Maison rust. t. 1, p. 453, dans POUGENS. age, p. 310. || xIve s. En temps pluieux fait bon plan- || Fig. Et plus d'un âne a mangé quelquefois Au râter, mais non mie semer: car la graine se retient au telier des coursiers de nos rois, VOLT. Étrennes aux rastel, Ménagier, 11, 2. || xv s. Quand ceux qui es- sots. || Fig. Manger à plus d'un râtelier, tirer du toient sur la porte virent le grand meschef, ils eu- profit de plusieurs endroits différents. Brancas rent paour de perdre le chasteau, si laisserent avaler parvint à manger également au râtelier de la le grand rastel, et encloirent le chevalier dehors.... guerre et à celui de la cour, ST-SIM. 421, 82. | On FROISS. 1, 1, 149. || xvi s. Ils avoient empli le gué dit de même : manger à deux råteliers. Bridoide planches clouées de cercles et de chausse-trap-son: A-t-il vu mon secrétaire, ce bon garçon? pes; ....on plaça 400 harquebusiers à des saules sur Figaro N'est-ce pas Doublemain, le greffier? le bord de l'eau, pour la garde de ceux qui avec Bridoison: Oui, c'est qu'il mange à deux râteliers, rasteaux purgerent le gué, D'AUB. Hist. 1, 228. Je BEAUMARCH. Mar. de Figaro, III, 13. N'oubliez pas fais mettre une poire de rateau entre deux braises que je suis homme A manger à deux râteliers, (ces poires sont grosses comme le poing, et mieulx), BERANG. Ventru aux él. Fig. Mettre le râtelier DESPER. Contes, LIX. Il sera cazanier comme un bien haut à quelqu'un, lui rendre une chose si vieil morte-paye Qui renferme sa vie en quelque difficile qu'il ait beaucoup de peine à y réussir. vieil chasteau, Accrochant paresseux ses armes au 2° Bâti sur lequel on place les armes portatives, rasteau, RONS. 667. et qui consiste en deux montants garnis de chevil- - HIST. xv s. Avec les seigneurs et les dames, ETYM. Wallon, ristai; espagn. rastillo, ras- les ou de crochets sur lesquels on pose horizontale- Les damoiselles et les fames, M'esbatoie très-volontrillo; ital. rastrello; du lat. rastellum, diminutif dement des fusils, des carabines; ou en deux pièces tiers; De ce n'estoie pas ratiers, FROISS. Esp. amour. raster, râteau, de radere, raser, racler (voy. RAS 4). de bois établies à trois ou quatre pieds l'une de ETYM. Rat 2; wallon, rati; provenç, ratier. RATEL (ra-tèl), s. m. Quadrupède carnassier, l'autre, et qui servent à placer des fusils verticale- RATIÈRE (ra-tiè-r'), s. f. || 1o Piége pour prendre dit aussi blaireau puant. ment. Fig. Remettre les armes au râtelier, ne plus les rats. Voilà le digne neveu de mon oncle Perez faire la guerre, quitter les armes. || 3° Tringle atta-pris comme un rat dans une ratière, LESAGE, Gil chée au côté de l'établi du menuisier, pour y pla- Blas, 1, 3. || Fig. Saint Paul dit lui-même que des cer les outils à manche. || 4° Terme de marine. Se gens défendront les mariages, et lui-même en parle dit de chevilles fixées à des planches épaisses et aux Corinthiens d'une manière qui est une ratière, étroites pour amarrer et tourner des cordages. | Se PASC. Pens. xxv, 155, édit. HAVET. 2° Métier du dit aussi des planches ainsi garnies. || Encadrement rubanier pour faire la ganse. de bois où certaines poulies effectuent leur jeu. 5o Dans les corderies, traverse qui porte les torons et cordages. || 6° Fig. Les deux rangées de dents. Un beau râtelier. Un râtelier de fausses dents. Se faire mettre un râtelier. Quoique les dents du duc de Bourgogne ne fussent pas vilaines, le râtelier supérieur s'avançait trop, ST-SIM. 322, 211. Un beau râtelier, pour de belles dents, expression condamnée comme basse et impropre, GENLIS, Mem. t. v, p. 92, dans POUGENS (elle croit l'expression récente). || 7° Un râtelier de perles, collier de perles fait en forme de râtelier. Mais elle m'épuisait, et changeait tous les jours De jupes, de mouchoirs, de bijoux et d'atours, Voulait voir à son col un râtelier de perles, MONTFLEURY, Femme juge et partie, iv, 3. HIST. XIV s. Se la beste est ferue [d'une flèche] haut au derriere des espaules, c'est un endroit qui est appelé le ratelier, Modus, fo LV. || XVI S. Ils leur firent abandonner leur garde et en furent seigneurs et maistres, ensemble de leurs armes estans aux rasteliers, M. DU BELL. 528. Les rasteliers [rafles], ou escheletes, ou draches, diversement nommées, esquelles les grains des raisins se tiennent, o. DE SERRES, 208. Retirer les lards du saloir, pour les pendre aux rasteliers du charnier, ID. 838. ETYM. Rastel, râteau; wallon, ristir.

† RÂTELAGE (râ-te-la-j'), s. m. Action de râteler; résultat de cette action. || Action de ramasser, avec un râteau, l'herbe qui reste sur le pré, après l'enlèvement du foin.

RÂTELÉ, ÉE (râ-te-lé, lée), part. passé de râteler. Allées bien râtelées.

1. RÂTELÉE (rå-te-lée), s. f. Ce qu'on peut ramasser en un coup de râteau. Une râtelée de foin. - ETYM. Rátelé.

2. RÂTELÉE (râ-te-lée), s. f. Usité seulement dans cette locution: Dire sa râtelée, dire librement tout ce qu'on sait, tout ce qu'on pense. Chacun y dit sa râtelée, SCARR. Virg. II. Un compagnon disait sa râtelée A certain carme, J. B. ROUSS. Epigr. VII, 4.

HIST. XV S. Nous declaira à pleine voix Qu'il en diroit sa ratellée, Et fist serment de haulte entrée, Qu'il congnoissoit les personnages, COQUILL. Enquête de la simple. Quand nostre homme eut tout au long conté sa ratelée, LOUIS XI, Nouv. vIII. En ma petite ratelée [historiette], 1D. ib. XXIV. | XVI S. Caqueter à double ratelée, Caquets de l'accouchée, p. 184, dans LACURNE. Vous en direz votre rastelée, DES ACCORDS, Bigarr. p. 39, dans LACURNE.

ETYM. On prend ici rátelée pour un plein râteau. Si l'on remarque que râtelée dans l'historique est écrit sans s (excepté en un seul exemple), ce qui ne serait sans doute pas s'il venait de râteau, on pensera que ratellée (c'est la plus ancienne orthographe) vient de ratelle, la rate; et dire sa ratelée, c'est se décharger la rate.

RÂTELER (ra-te-lé. La syllabe tel double l'l quand la syllabe qui suit est muette je råtelle), v. a. Amasser avec le râteau. Râteler du foin. || Passer le râteau dans les allées, pour les nettoyer et les rendre plus unies.

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† RATELLE (ra-tè-l'), s. f. || 1° Rate (terme vieilli). | Mal de rate. || 2 Maladie des porcs. || 3° La peau fine et graisseuse qui contient les intestins des animaux de boucherie (c'est le péritoine).

HIST. XIII s. Et les ramilles fors porter, Et HIST. XVI S. Desopile la ratelle, soulaige les puis après bien rasteler, Ren. 19856. || XVIe s. Ras-roignons, RABEL. Pant. III, 4. teller la terre de sillon en sillon avec des rasteaux ferrés, afin de l'emmenuiser et ensouplir, o. DE SERRES, 117.

- ETYM. Rastel, râteau; wallon, rislé; provenç. rastelar; espagn, rastrillar, restrillar; ital. ras

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HIST. XIV s. Onques ras ne fu pris si bien à la ratiere Que furent Espaignol.... Guescl. 42090. xvI s. Les secretains avec une ratouere prirent une souris qui estoit pleine, et feit cinq petits souriceaux dedans la ratouere mesme, AMYOT, Sylla, 16. Comme nasses ou ratoires à prendre poissons et rats, O. DE SERRES, 418.

ETYM. Rat 2; Berry, ratouère; bourguig. raitore; provenç. rateira; catal. ratera; portug. ratoeira.

+ RATIFICATIF, IVE (ra-ti-fi-ka-tif, ti-v'), adj. Qui ratifie. Acte ratificatif. RATIFICATION (ra-ti-fi-ka-sion; en vers, de six syllabes), s. f. || 1° Confirmation authentique de ce qui a été fait ou promis. Ce choix eut la ratification des sénateurs. Signer la ratification d'un traité. Qu'au reste, quoiqu'on eut donné plein pouvoir à quatre ministres, je savais que tels actes étaient toujours sujets à ratification, Boss. Conférence, 2. 2 Ecrit qui contient la ratification. La capitulation a été signée par M. de Louvois et M. de Monclar pour Sa Majesté; elle en doit envoyer d'ici la ratification, PELLISSON, Lett. hist. t. III, p. 345.

HIST. XV S. Faisant ratiffication, Le dit notaire le rapporte, Par sa certiffication Ainsi que ce vidimus porte, CH. D'ORL. Bal. 79.

ETYM. Ratifier; provenç. ratiffication; espagn. ratification; ital. ratificazione. RATIFIÉ, ÉE (ra-ti-fi-é, ée), part. passé de ratifier. Le traité n'ayant pas été ratifié.

RATIFIER (ra-ti-fi-ė), je ratifiais, nous ratifiions, vous ratifiiez; que je ratifie, que nous ratifiions, ETYM. Dimin. de rate 1; provenç, ratela. que vous ratifiiez, v. n. || 1° Confirmer authentiqueRATER (ra-té). | 1° V. n. Se dit d'une arme à ment ce qui a été fait ou promis. Le serviteur est feu qui manque à tirer. Le fusil a raté. || Fig. établi juge sur la terre, et le maître dans le ciel raJ'avais fort à cœur de ne pas voir rater ce canon, tifie toutes les sentences qu'il porte, BOURDAL. Exhort. lorsque je m'étais chargé d'y mettre le feu, D'ALEMB. dign. et dev. des prêtres, t. 1, p. 367. Je ratifie en Lett. à Voltaire, 27 août 1776. | 11 se conjugue tout le présent testament, Et donne à votre hymen avec l'auxiliaire avoir. || 2° V. a. Se dit de celui dont mon plein consentement, REGNARD, Légat. v, 8. Le l'arme rate au moment où il veut tirer. Il rata le roi [Louis XI] écrivit à tous les gouverneurs, baillis lièvre. Fig. et familièrement. Manquer son coup, et sénéchaux, de faire assembler les états de leurs ne pas réussir. Nous verrons si un jeune seigneur gouvernements, pour ratifier le mariage du Daupeut rater une conquête, LESAGE, Gil Bl. 11, 5. Cet phin avec Marguerite d'Autriche, DUCLOS, Euv. endroit-là est peut-être celui de ma pièce le plus t. I, p. 319. || Absolument. Traitez toujours, sauf à propre à me fournir des vers pompeux; je ne le ra- ratifier si bon vous semble, C. DELAV. D. Juan, III, terai pas, sur ma parole, ID. Diable boit. 14. Vir-45. || 2° Fig. Donner une confirmation comparée aux gile orne mieux la raison [qu'Homère], A plus d'art, ratifications authentiques. Et les divers emplois.... autant d'harmonie; Mais il s'épuise avec Didon, Et n'ont fait que ratifier la bonne opinion qu'on avait de rate à la fin Lavinie, VOLT. Stances, I. || Dans le lan-vous, BALZ. liv. v, lett. 15. Il est rare que la conforgage libre, ne pas venir à bout d'une femme. Baour rata sa femme; il a raté le Tasse; Il rata d'Ossian le génie exalté; Il rate encore Young; il rate le Parnasse; Et le pauvret, pour dernière disgrâce, Ratera la postérité, Epigr. contre BaourLormian, dans le Recueil de Fayolle.

mité des humeurs ratifie un noeud que la conformité seule des intérêts forme presque toujours, MASS. Profess. relig. serm. 4. Ce qu'a fait l'amitié, l'amour le ratifie, BOISSY, Époux par superch. 11, sc. dern. HIST. XIV S. Lesdites lettres nous voulons, ratesfions, aprouvons, et de nostre auctorité confer

mons, DELISLE, Agricult. du moyen âge, p. 292. XVI s. Estant le jour escheut, auquel ceste matiere se devoit resoudre au conseil, et le decret s'en passer et ratifier, AMYOT, Pyrrh, 27.

ETYM. Provenç. ratificar; ital. ratificare: du lat, ratum, confirmé (voy. RAISON), et facere, faire. RATILLON (ra-ti-llon, mouillées), s. m. Un des noms vulgaires du roitelet. || 2° Nom donné aux petites raies en général.

RATINAGE (ra-ti-na-j'), s. m. Opération, dite aussi frisage, qui a pour effet de rouler ou onduler les filaments qui constituent le duvet de la surface d'une étoffe de laine, pour lui donner une apparence boutonnée ou d'une moire opaque. RATINE (ra-ti-n'), s. f. Etoffe de laine croisée dont le poil est tiré en dehors et fixé de manière à former comme de petits grains. En un temps où elle ne se soucie d'homme vivant que de son médecin et de son cuisinier, vêtue de cette ratine que nous lui avons vue, et coiffée de trois serviettes.... VOIT. Lett. 56. Demi-ratines croisées étroites; ratines croisées appelées finettes, Tabl. ann. aux lett. pat. 22 juill. 4780.

ETYM. Origine inconnue. Scheler conjecture le néerlandais rate, gaufre, par assimilation.

RATINÉ, ÉE (ra-ti-né, née), part. passé de ratiner. Drap ratiné.

RATINER (ra-ti-né), v. a. Faire le ratinage.

stitué; mais vendront [viendront] successivement les droiz et rentes desdites racions auxdiz chanoines, DU CANGE, rationarius.

ETYM. Lat. rationem, mesure (voy. RAISON). RATIONAL (ra-sio-nal), s. m. Morceau d'étoffe carré, de la grandeur de la main, que le grand prêtre, chez les Juifs, portait sur la poitrine. Vous ferez aussi le rational du jugement, qui sera tissu, comme l'éphod, d'or et d'hyacinthe, de pourpre, d'écarlate teinte deux fois, SACI, Bible, Erode, xxvIII, 15. Vous graverez ces deux mots sur le rational du jugement, doctrine et vérité, ID. ib. XXVIII, 30.

ETYM. Lat. rationale (en grec Xóytov), de ratio, raison (voy. ce mot), ainsi dit de la devise qu'il portait.

+ RATIONALISME (ra-sio-na li-sm'), s. m. Terme de philosophie. Manière d'envisager les objets par les données de la raison, et indépendamment de toute autorité. Notre temps a peut-être la tentation et l'habitude d'imprimer à toutes les époques une sorte de rationalisme politique, si je puis m'exprimer ainsi, VILLEMAIN, Littér. franc. 18° siècle, 2 part. 4o leçon. || Système qui prétend fonder les croyances religieuses sur des principes fournis par la raison.

- ETYM. Rationnel.

+ RATIONALISTE (ra-sio-na-li-st'), adj. || 1° Qui appartient au rationalisme. La philosophie ratio

RATISSAGE (ra-ti-sa-j'), s. m. 1° Action de ratisser; travail de celui qui ratisse. || Action d'enlever les plantes adventices, soit avec la ratissoire à main, comme dans le jardinage, soit avec la ratissoire à cheval comme dans la grande culture. || 2° Se dit aussi pour râtelage. On donne un second ratissage aux allées, GENLIS, Maison rust. t. 11, p. 483. RATISSÉ, ÉE (ra-ti-sé, sée), part. passé de ratisser. Des carottes ratissées.

+RATISSE-CAISSE (ra-ti-se-kê-s'), s. f. Planche avec laquelle le fondeur rassemble ie sable de la caisse à mouler.

RATISSER (ra-ti-sé), v. a. || 1o Ôter en raclant la superficie d'une chose. La prétendue croix miraculeuse dont nous avons parlé dans l'éloge de Fléchier, et contre laquelle il donna une lettre pastorale, avait été érigée par un berger que le prélat fit sortir de son diocèse; on ratissait le bois de cette croix comme une relique, D'ALEMB. Éloges, Fléchier, note 10. J'ai supprimé le lavage dans ma fabrique [de sucre], et je me borne à faire couper les collets et les radicules, et à faire ratisser ou nettoyer la surface des betteraves avec un couteau, CHAPTAL, Instit. Mém. acad. scienc. t. 1, p. 362. On y voyait autrefois [à la cathédrale de Clermont] le tableau de la conversion de saint Paul, un des meilleurs de Lebrun; on l'a ratissé avec la lame d'un sabre, CHATEAUB. Voy. à Clermont. || Populairement et fig.

RATINEUSE (ra-ti-neû-z'), s. f. Machine desti-naliste. || 2° Qui professe le rationalisme. || Substan-On vous en ratisse, vous n'aurez pas ce dont il née à faire le ratinage.

RATIOCINATIF, IVE (ra-sio-si-na-tif, ti-v'), adj. Terme de philosophie. Qui a rapport à la ratiocination, au raisonnement.

-HIST. XIV S. Or disons donques que de ces parties une est scientifique ou speculative, et l'autre est raciocinative ou pratique, ORESME, Eth. 174. - ETYM. Lat. ratiocinativus, de ratiocinari (voy. RATIOCINER).

† RATIOCINATION (ra-sio-si-na-sion), s. f. Terme de philosophie. Action de ratiociner, d'user de la raison. Pour les philosophes qui en ont écrit [de la science civile], leur ratiocination est d'ordinaire si sèche et si décharnée que.... BALZ. liv. VII,

lett. 49.

- HIST. XVI s. Tout cela se peult il comprendre sans ratiocination? MONT. II, 473.

ETYM. Provenç. raciocinacio; esp. raciocinacionem; du lat. ratiocinationem, de ratiocinari, ratiociner.

↑ RATIOCINER (ra-sio-si-né), v. n. Terme usité seulement dans le style dogmatique. User de la raison. Puisque vous avez la faculté de ratiociner et de parler tout ensemble, à quoi tient-il que vous ne vous serviez de la parole pour me faire entendre votre pensée ? MOL. Mar. forcé, 6.

HIST. XVI s. C'est tousjours une ame qui, par sa faculté, ratiocine, juge.... MONT. II, 295. - ETYM. Lat. ratiocinari, de ratio, raison, et canere, chanter; comparez tubicinem. RATION (ra-sion; en vers, de trois syllabes), s. f. 1° Portion journalière de vivres ou de fourrages distribuée aux troupes. Arnheim, avec les fours qu'on y a faits depuis peu, fournira par jour 97000 rations de pain, PELLISSON, Lett. hist. t. 1, p. 196. Le roi, dès qu'on a été ici, leur fait donner double ration, c'est-à-dire deux pains au lieu d'un, ID. ib. t. II, P. 363. | Sur mer, quantité de pain ou de biscuits, de viande ou de boisson, etc. qui se distribue chaque jour à chaque homme d'équipage. Je fus forcé de retrancher encore une once de pain sur la ration, BOUGAINVILLE, Voy. t. II, p. 210, dans POUGENS. Substitution de rations, disposition par laquelle on remplace une denrée par une autre dans la composition des rations. || Par extension, mettre à la ration, ne donner qu'une quantité limitée, et non autant que l'on veut de choses nécessaires. || On dit de même être à la ration. || 2o Dans l'élève des animaux, ration d'entretien, ration calculée de manière à ne laisser ni diminuer ni augmenter le pids, en supposant que l'animal est en repos et ne donne aucun produit. Telle ration de fourrage est quelquefois surabondante pour la nourriture d'un animal, tandis que telle autre ration du même poids est insuffisante; la cause tient aux différents sols qui les ont produits, GENLIS, Maison rust. t. III, p. 137, dans POUGENS. || Ration de production, tout ce qui est donné en sus de la ration d'entretien,

afin d'engraisser ou au moins de renforcer l'ani

mal.

tivement. Un rationaliste.

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ETYM. Voy. RATIONALISME.

+ RATIONALITÉ (ra-sio-na-li-té), s. f. Terme de philosophie. Qualité de ce qui est rationnel. La première loi de l'art est la rationalité, PROUDHION, Du principe de l'art, p. 248. || Terme de mathématique. Qualité des quantités dites rationnelles.

RATIONNEL, ELLE (ra-sio-nel, nè-l'; en vers, de quatre syllabes), adj. || 1° Terme didactique. Que l'on ne conçoit que par l'entendement. Plus les parties rationnelles de la philosophie s'aideront de la physique, et plus elles se perfectionneront, BONNET, Contempl. nat. Euv. t. VIII, p. 189, dans POUGENS. La décomposition dont il s'agit n'est point un résultat purement rationnel et analytique; elle a lieu effectivement, et résulte des propriétés physiques de la chaleur, FOURIER, Instit. Mém. scienc. 1824 et 1822, t. v, p. 234. || Terme d'astronomie. Horizon rationnel, voy. HORIZON, n° 3. || Terme de mathématique. Quantité rationnelle, celle dont le rapport avec l'unité peut être exprimé par des nombres, soit entiers, soit fractionnaires. || 2° Fondé sur le raisonnement. La mécanique rationnelle est une science mathématique et abstraite, BUFF. Hist. nat. 1er disc. t. 1, p. 86. La physique rationnelle et mathématique sera toujours le partage d'un petit nombre d'esprits méditatifs, et cette étude profonde est nécessaire, FOURIER, Instit. Mém. scienc. t. vIII, p. LXXV. L'ouvrage dont je viens vous entretenir me paraît un des plus utiles que l'on pût faire dans ce moment pour l'avancement de la philosophie rationnelle, DESTUTT-TRACY, Instit. Mem. sc. mor. et pol. t. IV, p. 544. || Terme de médecine. Traitement rationnel, système de traitement d'une maladie qui est fondé sur des indications suggérées par la physiologie et par l'anatomie, etc. et qui n'est pas le simple résultat de l'empirisme. 3° Néologisme. Raisonnable. Il est plus rationnel de penser que.... Autrefois, par exemple, on disait tout bêtement: Voilà une idée raisonnable; maintenant on dit bien plus dignement : Voilà une déduction rationnelle, A. DE MUSSET, Lett. de Dupuis et Cotonet,

1836.

HIST. XII s. Parfiz est hum de anme rationel e de humaine carn, Liber psalm. p. 258. || xive s. Puissances [facultés] rationnelles, ORESME, Thèse de MEUNIER. || XVI S. Le chirurgien rationel doit, avant toutes choses, avoir certaines indications et enseignements de ce qu'il doit faire : autrement il seroit empirique, PARÉ, Introd. 3. Les signes rationaux [des fractures du crâne] concluent tel effect par les accidens, ID. VIII, 2.

ETYM. Provenç. et espagn. racional; ital. razionale; du lat. rationalis, de ratio, raison. †RATIONNELLEMENT (ra-sio-nè-le-man), adv. D'une manière rationnelle. Phénomènes qui ne sont pas encore expliqués rationnellement.

+RATIONNER (ra-sio-né), r. a. Faire la part, donner la ration. On rationne les passagers sur un navire où les vivres manquent. Un père rationne pour l'argent son fils qui fait trop de dépenses.

ETYM. Ration.

-HIST. XIV s. Ausdiz chanoines seront appli-
quez tous les droiz que les racionniers de ladite
eglise ont accoustumé avoir et prendre en icelle;
RATIS (ra-t!), s. m. Graisse que les bouchers
par telle maniere que, quant il vacquera aucune détachent des boyaux en les ratissant.
- ÉTYм. Voy. RATISSER.

de

racions, nul d'ilec en avant n'y sera mis ne in

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RATISSOIR (ra-ti-soir), s. m. Fil de laiton pour nettoyer les soupapes de l'orgue.

RATISSOIRE (ra-ti-soi-r'), s. f. || 1° Instrument de fer pour ratisser. || 2° Terme d'agriculture. Instrument qui consiste essentiellement en une lame de fer tranchante, tenue parallèlement à la surface du terrain, et manoeuvrant à une petite profondeur, pour couper les plantes au-dessous du collet. On distingue des ratissoires à main et des ratissoires à cheval, c'est-à-dire mus par un cheval.

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2. RATON (ra-ton), s. m. || 1° Petit rat. || Fig. et familièrement. Petit enfant. Venez, mon raton, mon petit raton. || 2° Un des noms du chat dans la Fontaine, parce qu'il prend des rats. Bertrand avec Raton, l'un singe et l'autre chat, LAFONT. Fabl. Ix, 17. || 3° Terme d'histoire naturelle. Petit quadrupède appartenant au nouveau continent; il est du genre ours de Linné; deux espèces, le raton proprement dit, ursus lotor, et le raton crabier, ursus cancrivorus. Le raton que nous avons eu

vivant et que nous avons gardé pendant plus d'un an, était de la grosseur et de la forme d'un petit blaireau, BUFF. Quadrup. t. III, p. 75.

HIST. XIII s. Qui prendroit, biau fiz, un chaton, Qui onques rate ne raton Veu n'auroit.... la Rose, 14242.

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+RATOPOLIS (ra-to-po-lis'), s. f. Nom donné par la Fontaine à la capitale fabuleuse du peuple rat. Ils allaient en terre étrangère Chercher quelques secours contre le peuple chat; Ratopolis était bloquée, LA FONT. Fabl. vii, 3. || On a dit aussi Ratapolis. Et non loin de Ratapolis. C'est ainsi qu'on nommait jadis Des rats la principale ville, Comme qui dirait Ratonville, BOISVIN, Batrachomyomachie.

ÉTYM. Rat 2, et modig, ville.

† RATTACHAGE (ra-ta-cha-j'), s. m. Action de rattacher. Dans le rattachage des fils de la soie il faut éviter les boucles ou les bouchons qui en diminueraient la netteté, LEGOARANT.

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