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PORTATIF

DE LA

LANGUE FRANÇAISE,

EXTRAIT DU GRAND DICTIONNAIRE

DE

PIERRE RICHELET;

CONTENANT tous les mots ufités, leur genre & leur
définition, avec les différentes acceptions dans lef-
-quelles ils font employés au fens propre & au
figuré.

NOUVELLE ÉDITION; entiérement refondue &
confidérablement augmentée;

A laquelle on a joint un Vocabulaire Géographique, contenant
TOrthographe des noms des Royaumes, Provinces, Villes, &ç.

PAR M. DE WAILLY.

TOME PREMIER.

A LYON,

Chez GRABIT, Imprimeur-Libraire, Rue Merciere.

1793.

1

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AVERTISSEMENT

LE

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E Public a déja prononcé de la maniere la plus avanta geufe en faveur de l'Abrégé du Dictionnaire de Richelet, lorfqu'il parut pour la premiere fois en 1756. L'empreffe ment avec lequel ont été accueillies les nombreufes Editions, qui depuis lors en ont été données, devoit être pour nous un motif d'émulation: à mesure que cet Abrégé devenoit d'un ufage plus univerfel nous devions nous appli quer à le perfectionner, à le rendre plus digne de l'approbation qu'il avoit reçue.

Le Dictionnaire d'une Langue vivante deviendroit avec le temps, imparfait & fautif, fi, à mesure qu'elle change, il n'expofoit les variations qu'elle éprouve, les changemens que l'ufage produit par une révolution lente, mais fenfible. Nous aurions donc été blâmables d'avoir négligé ce foin important; il devenoit indifpenfable dans un ouvrage qui peut être regardé comme un livre claffique pour les jeu nes gens de l'un & de l'autre fexe & comme un livre néceffaire pour les hommes faits. D'ailleurs l'Edition de 1762, du Dictionnaire de l'Academie, ayant fixé les changements que la Langue a pu éprouver depuis la premiere Edition de cet Abrégé, les décifions de cette illuftre Compagnie, rendoient ce travail tout à la fois plus für & plus facile.

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Il eft aifé de s'appercevoir combien, depuis quelques années. la Langue ufuelle s'eft approprié de termes d'Arts & de Sciences, qui font ou fréquemment employés dans les écrits modernes, ou ufités même dans la plupart des converfations. Il étoit néceffaire de leur donner place dans un Ouvrage deftiné à toutes fortes de perfonnes l'exemple de l'Academie nous juftifieroit fans doute, s'il en étoit befoin; & comment aurions-nous pu négliger d'enrichir cette Partie 1.

partie, lorfque les additions de cette efpece, que l'Académie a fait entrer dans fon grand Dictionnaire, ont paru infufifantes à ceux-mêmes qui en ont extrait le petit Vocabulaire François ?

La perfection du Dictionnaire que nous publions, dépendoit d'une maniere plus étroite du foin de préfenter les diverfes acceptions d'un même mot, d'indiquer le style auquel il appartient, l'emploi qu'on en fait au figuré, les expreflions proverbiales, celles qui en font confacrées, &c. C'eft par-là qu'un ouvrage de cette espece devient inftru&tif; & c'eft par-là principalement que notre nouvel e Edition fera diftinguée de celles qui l'ont précédée. Elle renferme plus de douze mille mots & de douze mille phrafes d'augmentations. On y a rectifié les définitions vicieufes; on a cherché à y réunir la concifion que demandoit un abrégé, & cette exactitude rigoureufe qu'exigeoit la multiplicité des détails.

Il nous reftoit à affurer l'exécution du plan que nous nous étions formé, en la confiant à des mains habiles; M. de wailly. auquel fes connoiffances ont mérité la réputation la plus jufte, a bien voulu s'en charger; & fon nom feul fait l'éloge de notre Dictionnaire. Ses réflexions fur le travail qu'il avoit entrepris ont produit elles-mêmes un autre Ouvrage, une Differtation favante fur l'orthographe & fur les moyens de la fimplifier, qui a paru en 1771. Elle étoit deftinée en partie à preffentir le goût du public fur l'adoption que l'Auteur nous propofoit de faire de fon orthographe dans fon Dictionnaire.

Il ne nous appartient point de juger, quant au fond, un Ouvrage qui d'ailleurs a des droits à la reconnoiffance du Public. Propofer en ce genre de nouvelles idées, les lier par des principes bien vus, c'eft ajouter à la maffe de nos connoiffances, c'eft prévenir les caprices de l'ufage, qui, aveugle dans fa marche, confacre fouvent les décifions les plus bizarres. Mais on eft forcé de s'en rapporter à lui pour la prononciation; pourquoi réfuferoit-on fon autorité en matiere d'orthographe Nous avons dû nous appliquer à le fuivre, & non pas chercher à le devancer. Ces innovations d'ailleurs, utiles à propofer dans un Ouvrage où l'on s'en occupe expreffement, euffent été contraires au but même d'un Dictionnaire. En nous écartant de l'orthographe reçue, nous aurions égaré le lecteur, qui n'eût fu fouvent ou chercher le mot qui lui étoit nécessaire.

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Nous avons penfé que fi le Grammairien avoit droit de juger la Langue, le Lexicographe n'en étoit que 1 Hiftorien, & qu'il n'étoit pas plus permis d'altérer l'ufage établi que de dénaturer des faits.

Ces motifs nous ont détourné d'adopter tout autre fyftême d'orthographe que celui de l'Académie; nous l'avons fuivi comme le plus conforme à l'ufage. Nous n'en avons pas moins fenti combien les vues propoiées par M. de wailly, pouvoient fournir, pour la prononciation, de fecours aux Etrangers & à ceux qui font éloignés de la Capitale. On a en conféquence placé à la fuite de chaque mot. entre deux parenthefes (), la maniere de l'écrire fulvant le fyftême de cet Auteur, dans le cas où s'écartant de l'ufage reçu, elle peut fervir à indiquer la prononciation. Nous renvoyons à la Differtation même, (1) ceux qui voudront s'inftruire avec plus de détail des changements propofés par M. de Wailly, & connoître les raifons fur lefquelles il fe fonde.

Nous nous bornerons à rapporter la façon nouvelle & abrégée que ce célebre Grammairien a trouvée, & qu'il propofe pour marquer certaines prononciations difficiles. Voici le précis de fes regles.

1o. Em, en, fonnent dans notre langue comme an: empêchement, empreffement, temple, entendement, &C, C'est à l'ufage ordinaire, & il n'y change rien.

2o. Mais quand em, en, fonnent comme dans les mots latins, tempus, dentes, pour avertir de cette prononciation, il met fur l'e l'accent aigu ou fermé: Le bién.

3°. Si les lettres em, en, fonnent comme ème, ène, il emploie fur l'e l'accent grave ou ouvert: Abdomen.

4°. Il place l'accent circonflexe ou long fur les voyelles longues, qu'on ait retranché une lettre après la voyelle, ou qu'on n'en ait pas retranché : L'âme, la flâme.

5°. Les confonnes finales de nos mots ne fe prononcent pas ordinairement: Le plomb, le marc, le tabac, l'eftomac, un broc, un croc, les échecs, le pied, la clef, Adam, le nom le pronom, entier, donner, lancer, le Boulanger, accès, excès, un tas, un bras, un avis,. un abus un complot, un but, &c. L'on écrit ces mots comme on les voit ici.

6°. Mais, lorfque dans d'autres mots femblables la con(1) Elle fe vend à Paris chez M, Barbou, rue des Mathurins,,

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