PETITE ENCYCLOPÉDIE DES PROVERBES FRANÇAIS RECUEILLIS, ANNOTÉS ET Publiés PAR HILAIRE LE GAI (c-ad. G. Zuglosses). Les Fontaines PARIS COLE SAINTE GENEV B. Dar PASSARD, LIBRAIRE ÉDITEUR RUE DES GRANDS-AUGUSTINS, 1852 AU LECTEUR Ce serait temps perdu pour vous, comme pour moi, mon cher lecteur, que de disserter ici bien longuement sur l'agrément on l'intérêt des Proverbes. Ceux qui aiment ces curieux monuments de philosophie populaire et qui se plaisent à les recueillir et à les étudier n'ont pas besoin qu'on les leur recommande, tandis que ceux qu'un goût trop raffiné porte à dédaigner ces axiomes vulgaires, qu'ils regardent comme tout à fait surannés, et qui pourtant sont encore pleins de vie dans la bouclie du peuple, ne viendraient certainement pas chercher dans ce petit livre tout ce que je pourrais leur dire de mieux pour les convertir à mes préférences et à mes affections. que Il me suffira donc de vous assurer, mon cher lecteur, que j'ai donné tous mes soins à la collection ue je vous présente, et que, pour me rendre digne de votre bienveillance, j'ai parcouru, avec une grande attention, les plus anciens recueils comme les plus nouveaux, ceux qui contenaient un nombre considérable de locutions proverbiales, aussi bien que ceux qui n'avaient pour but que de conserver un certain nombre de proverbes spéciaux ou de proverbes en usage dans une seule localité. Il est résulté de toutes mes recherches, ainsi qu'il vous sera, je crois, facile de le reconnaître, que j'ai réuni dans ce petit volume, autant qu'il m'a été possible de le faire, tout ce que notre langue a produit de proverbes et de locutions proverbiales en tout genre, sans rien omettre sciemment de ce qui méritait d'être mentionné. J'ajouterai aussi que, pour que mon travail ne présentât pas le caractère d'une simple compilation, qui n'eût exigé d'autre soin que celui d'user, bien ou mal, d'une paire de ciseaux, j'ai eu l'attention, toutes les fois que l'occasion lé demandait, d'ajouter à chaque proverbe, à chaque locution vulgaire, les explications ou les développements que les uns et les autres pouvaient réclamer. Au moyen de cette précaution, j'espère, mon cher lecteur, qu'en aucun cas vous serez arrêté par aucune sérieuse difficulté et que votre curiosité pourra ainsi se satisfaire complétement sans la moindre fatigue. Je n'ignore pas, mon cher lecteur, que dans la collection dont ce nouveau recueil va faire partie, il existe déjà uu premier travail sur les proverbes ; mais les deux ouvrages ont un caractère très-distinct. Mon collaborateur ou, si vous l'aimez mieux, mon rival, a voulu seulement vous offrir un simple choix de proverbes, accompagné d'observations morales; moi, j'ai tenté de recueillir et de vous présenter la collection complète de tous les proverbes français, qui méritaient bien aussi d'être connus et réunis. Vous voyez que les deux ouvrages peuvent, sans se nuire, marcber l'un à côté l'autre, et présenter chacun leur genre d'intérêt. Je désire que votre bienveillance veuille bien en juger ainsi. HILAIRE LE GAI. |